l'Aubrac et le Cantal
Totalisateur: 2297Partiel: + 2820 = 5117 en Moto Guzzi V85TT

Introduction

Ce voyage est IN-CON-TES-TA-BLE-MENT le meilleur voyage de l'année. Et pour cause, c'est le SEUL voyage de l'année.

Je vais donc m'appliquer à pondre un récit de qualité. Et c'est là le problème: comme j'ai une mémoire comme une passoire, j'ai l'art de tout mélanger et d'oublier certains détails. Je vais donc ruser et attendre qu'Alberto publie son compte-rendu, ce qu'il fait régulièrement jour-par-jour, ce qui réveillera chez moi des souvenirs et me permettra d'avancer dans le mien. De plus, si je prends de l'avance en commençant avec les deux derniers jours (les plus récents et donc ceux dont j'ai le moins de mal à me souvenir), je pourrai terminer avant lui.

Pour la petite histoire, j'utilise 3 GPS:
1. un Tripy 1 gris qui me sert de référence (celui que je préfère) avec, si nécessaire, un adaptateur 12V
2. un Tripy 2 gris qui me sert en cas de défaillance du Tripy 1 (c'est déjà arrivé)
3. un Garmin Zümo 660 comme backup si je me perds (on ne peut pas être trop prudent...)

Gull nous avait envoyé ses road-books modifiés le mercredi soir avant le départ: 19 fichiers y compris ceux déjà envoyés par Paul le samedi d'avant. Comme j'avais déjà copiés ces derniers sur mes deux Tripy, je n'ai pas pris la peine de surcharger mes GPS avec les fichiers de Gull. D'habitude, je ne me gêne pas pour modifier les road-books de Paul (même quand c'est moi qui les ai "peaufinés") mais pour ce voyage-ci, j'avais décidé de respecter tous les road-books à la lettre.

Avertissement: ce compte-rendu est personnel et j'y enregistre ce dont je me souviens de ce voyage. Je ne m'attends pas à ce que les lecteurs soient d'accord avec ce que je raconte car chacun a vécu ce voyage à sa façon. Et si mes remarques peuvent en blesser certains, je m'en excuse mais je me suis promis de consigner ce que j'ai apprécié mais aussi ce qui m'a fait ch...

samedi 5 septembre 2020: Bousval - Rethel - Saint-Armand-Montrond (580 kms)

Alors que plusieurs participants avaient décidé de partir la veille et s'arrêter pour la nuit aux environs de Reims, j'ai préféré partir le samedi matin et rejoindre le point de départ à Rethel où j'ai retrouvé Serge et Viviane ainsi que Daniel, un ex-cokoteur. Il y avait aussi d'autres motards du groupe qui étaient en train de prendre de l'essence et Paul, bien entendu, qui attendait avec sa turbo-camionnette bourrée jusqu'au plafond.

Parti de Rethel vers 10:20 et après avoir fait le plein, j'ai roulé tranquillement jusqu'à m'arrêter pour pique-niquer à Brienon-sur-Armançon. Après être reparti, j'ai été rejoint par Henri qui m'a rattrapé sur la route aux alentours du WP 65, croisement entre la D48 et la D31. Nous nous sommes arrêtés pour boire un verre à Cosne-sur-Loire après une petite déviation pour éviter une route en travaux.

Quand nous sommes repartis, Henri est passé devant et m'a vite semé et je me suis retrouvé seul pour les derniers 90 kilomètres. Arrivé à l'hôtel Le Noirlac de Saint-Armand-Montrond, j'y ai retrouvé Jean-Michel qui m'a appris qu'il avait roulé quelques kilomètres derrière moi avant que je ne me trompe. [tout ça à cause d'un WP qui manquait à Marigny; ce n'était d'ailleurs que le premier] Pour être honnête, je dois avouer que je me suis aussi trompé à deux reprises de mon propre chef, sans pouvoir reporter la faute sur le road-book.

Jean-Michel est un cokoteur très agréable et qui, depuis que j'ai passé ma veste de moto à la machine, n'a aucun problème pour partager la chambre avec moi. Plusieurs participants au voyage étaient déjà là et les autres sont arrivés peu après.

Après une douche et une petite bière au bar, nous sommes passés dans la salle du restaurant où plusieurs tables nous attendaient. Je n'ai pas de souvenir du repas qui nous a été servi ce qui signifie que la bouffe était correcte, sans plus. Je crois que j'étais à une table avec Gull et avec Jean-Pierre qui roulait aussi en Moto Guzzi, une Breva 1200. Vers la fin du repas, Paul a fait son petit discours puis Pascale a rajouté quelques infos sur les visites possibles sur le road-book du lendemain. Elle a aussi offert à tous les participants un masque en tissu aux couleurs d'Europamoto. Merci à elle.

dimanche 6 septembre 2020: Saint-Armand-Montrond - Chaudes-Aigues (350 kms)

345 kilomètres prévus pour rejoindre Chaudes-Aigues, sans compter les déviations et autres détours "touristiques". Il était prévu que Gull, Henri, Alberto et Josée, et moi roulions ensemble mais Gull avait - comme à son habitude - concocté des road-books modifiés que je n'avais pas chargés sur mon Tripy. Ca s'annonçait plutôt mal pour la suite. Il était aussi prévu qu'on pique-nique ensemble et nous nous sommes arrêtés à 100m de l'hôtel pour acheter nos sandwichs.

Gull roulait en tête puis s'est trompé en tournant trop tôt à un carrefour après quoi je me suis retrouvé devant jusqu'à Saint-Sauves où le road-book nous a fait faire un petit tour tout à fait inutile dans le village. Sans doute que Paul voulait nous faire admirer un point de vue mais il n'y avait rien à voir à part des cars de touristes qui avaient beaucoup de mal à circuler. Du coup, je me suis retrouvé distancé avec Alberto et Josée derrière.

Je me suis souvenu que Gull avait prévu de visiter le chateau de Val et j'ai pu retrouver sans trop de difficulté la route qui y menait en dehors du road-book. Nous sommes arrivés au chateau au moment où Gull s'aprrêtait à repartir. Il nous a indiqué comment trouver le chemin pour les orgues de Bort-les-orgues qu'il allait visiter ensuite. Après notre courte halte au chateau de Val, Henri est arrivé au moment où nous repartions.

Nous avons ensuite fait une halte (encore en dehors du road-book) aux orgues où Gull était sur le point de repartir. Nous sommes allés admirer le point de vue avant de nous asseoir sous un parasol pour manger une glace. Nous avions déjà mangé notre pique-nique mais j'avoue que je ne me rapelle plus où s'était (Pontaumur (merci Alberto)). J'ai un vague souvenir d'être assis à la terrasse d'un café où la patronne nous avait gentiment autorisé à manger nos tartines.

Après toutes ces visites, nous sommes repartis pour rejoindre Chaudes-Aigues après un pit-stop à l'entrée de Murat dans un Intermarché. Arrivés à l'hôtel, ni dans les premiers ni dans les derniers, nous nous sommes installés dans les appartements réservés d'habitude aux curistes. La ville de Chaudes-Aigues a la distinction d'abriter la source d'eau chaude la plus chaude d'Europe et la ville est en fait une station thermale.

Les gens qui avait réservé des chambres individuelles se sont retrouvés à partager un appartement consistant d'une chambre et d'un living avec coin cuisine. Le gars qui partageait l'appartement avec Henri n'était pas content et Henri a eu la gentillesse de demander à la réception pour avoir un appartement séparé, ce qui lui a été fourni. Cela n'a pas empêché l'autre gars de râler pour le reste du voyage et se plaindre alors qu'il avait eu un appartement à lui tout seul. D'ailleurs, ce gars dont je ne donnerai pas le nom, a râlé sur tout et sur rien pendant le voyage.

Pour ma part, je dois dire que les personnels de tous les hôtels où nous avons logé ont tous été très aimables. Dans cette période difficile pour eux, c'est assez remarquable.

lundi 7 septembre 2020: boucle Aubrac (225 kms)

Première boucle de ce voyage (si on ne compte pas que le voyage en lui-même est une grande boucle) avec en point d'orgue (ah ben non, les orgues c'était hier) un petit tour dans l'Aubrac.
"L'Aubrac est un haut plateau volcanique et granitique français situé dans le centre-sud du Massif central et aux confins des trois départements de l'Aveyron, du Cantal et de la Lozère."

Il y a surtout des vaches et, par conséquent, de la bonne viande. Si je dis ça, c'est parce que Gull et Henri avaient l'intention de manger un bon steak de vache Aubrac et comparer plus tard dans la semaine avec de la viande de vache Salers. En plus, Gull avait modifié le road-book pour aller visiter le chateau de la Baume.

Mais avant ça, Gull nous a amenés à Saint-Chély-d'Apcher où il s'est arrêté dans un garage pour acheter une ampoule de feu arrière pour remplacer celle qui s'était éteinte deux jours avant.
A noter la particularité de la BMW de Gull: il y a 2 ampoules de feu arrière qui fait aussi office de feu de frein. Chaque ampoule a un seul filament et la différence d'intensité entre le feu arrière et le feu de frein est géré par l'électronique. Cette gestion a l'avantage de pouvoir détecter quand une ampoule tombe en panne, ce qui était le cas, avec un voyant qui s'allume au tableau de bord. Pendant qu'il était occupé, Henri, Alberto, Josée et moi avons pris place en terrasse d'un café pour boire un verre.

A Hermabessière, entre les WPs 18 et 19, le road-book de Gull piquait à droite vers le chateau de la Baume... qui n'était pas ouvert en matinée pour les visites. Nous avons donc continué pour rejoindre le road-book sur la D900 avant le WP 24 pour aller directement sur Nasbinals pour manger un bon steak. Après avoir tourné en rond, Gull ou Henri a trouvé une place pour cinq au restaurant "de la Route d'Argent". Tandis que nous prenions tous un menu à 22 euros, Gull a commandé son steak d'Aubrac. Nous avons été servi après une bonne heure d'attente (à cause de l'affluence) et je me suis régalé avec ma saucisse-aligot.

Après presque 3 heures passées à table, nous sommes repartis en prenant un raccourci tandis que Henri reprenait le road-book traditionnel. Alberto, Josée et moi avons rejoint l'hôtel vers 16:20 et nous sommes mis d'accord pour aller faire un petit tour en ville à pied à 17:00. Cela nous a pris à peine une heure et, quand nous sommes revenus à l'hôtel, le bar s'ouvrait tout juste.

Après un petit passage par la chambre pour se rafraichir, nous sommes descendus pour manger. Nous avons gardé plus ou moins les mêmes personnes à table (à la demande du patron) et avons eu droit en fin de repas au petit discours de Paul avec la rajoute de Pascale.

mardi 8 septembre 2020: Chaudes-Aigues - le lac des Graves (265 kms)

Petite parenthèse: à la fin du road-book du jour 4, il était prévu de passer par une route indiquée "descente dangereuse". J'avais donc décidé que j'irai sur Aurillac pour éviter cette route et par la même occasion, faire le plein car les pompes à essence sont plutôt rares en dehors des grandes villes. A noter que ma brave V85TT a une autonomie assez intéressante grace à son réservoir de 23 litres. Il n'est pas rare que l'ordinateur m'affiche une distance de plus de 600 kms juste après avoir fait un plein. Une autre question qui m'a été posée pendant le voyage est "quel est le poids de la bête ?". J'avais répondu entre 220 et 230 kg et je ne me suis pas trompé car le poids officiel, tous pleins faits, est 229 kg.

Aujourd'hui, le road-book de 250 kms nous amenait au lac des Graves où nous allions rester deux nuits. On a commencé par un arrêt à Laguiolle où presque tout le monde a voulu caresser les couilles du taureau. Moi ça ne m'excite pas trop, mais bon... Par contre, nous avons tous été acheter un sandwich car il était convenu qu'on s'arrête au lac de Maury pour pique-niquer.

Bon, ça c'est la théorie; quand est-il de la pratique ? A Estaing, Gull et Valéry Henri ont tourné en rond pour - je l'ai appris plus tard, Giscard - s'arrêter boire un pot. On venait à peine de quitter Laguiolle et je ne pensais pas que c'était déjà à l'ordre du jour. Je croyais qu'ils cherchaient leurs chemins et j'ai donc continué le road-book avec, je l'admets, un petit détour dans un parking histoire de les attendre. Comme personne ne venait, même pas Alberto et Josée qui auraient dû suivre, je suis parti vers le lac de Maury.

Après avoir fait presque tout le tour du lac, j'ai emprunté un chemin pentu qui descendait vers la berge et me suis arrêté sur le parking d'un gite. Comme il n'y avait personne en vue, je me suis installé pour pique-niquer avec ma mini-quiche et mon carré de pizza en espérant que les autres me rejoindraient. Après 30 minutes et ne voyant personne venir, comme soeur Anne, je suis reparti et, en remontant sur la D605, j'ai eu la surprise de croiser Gull...

La suite fut sans histoire. J'ai suivi le road-book jusqu'au WP 36 où, au lieu de prendre à droite vers la "route dégradée", j'ai continué sur Aurillac par la N122, une très belle route bien large avec plein de grands virages. Je m'étais entre-temps arrêté à la presqu'ile de Laussac pour manger une glace et boire un panaché.

Arrivé à Aurillac, j'ai suivi les indications pour le centre ville et me suis arrêté à la première pompe à essence de supermarché pour faire le plein. J'ai eu un peu de mal pour ressortir de la ville car je me suis d'abord retrouvé sur la même N122 en direction de Murat et Clermont-Ferrand. Demi-tour pour redescendre sur Aurillac et retrouver la route du Puy Mary et la D17 qui remonte sur Lascelle et le lac des Graves où je suis arrivé dans les premiers.

Surprise: au lieu d'une belle chambre, il fallait s'installer dans une roulotte. Alors que les couples avaient droit à un chalet de 3 chambres et les "singles" avaient droit à une chambre près du restaurant, les "twins" devaient se contenter d'une roulotte avec interdiction de garer sa moto devant ! Bon, ce n'est pas dramatique, surtout que j'ai bien dormi dans un lit où ma tête et mes pieds touchaient les extrémités, mais la différence de prestation n'a pas été répertoriée sur le prix du voyage.

Etant arrivé tôt, j'ai eu le temps de m'installer en terrasse pas loin du lac avec une pinte de bière locale et de lire mes emails. C'est vrai que le site du lac des Graves est idéal pour une détente totale. En plus, le personnel a été très aimable et serviable et la nourriture sans reproche.

Si je me rappelle bien, c'est le mardi soir qu'a eu lieu la distribution de polos Europamoto. Pour une raison qui n'est pas très claire, un des cartons avec les polos avait disparu et Paul a dû expliquer qu'il ne pourrait pas satisfaire tout le monde et distribuerait en priorité des polos à ceux qui n'en avaient pas déjà reçu lors d'un voyage précédent. C'est là que le râleur de service a commencé à rouspéter et que si il ne recevait pas le polo supplémentaire qu'il avait commandé par email, il annulerait sa commande...
Par contre, je me dois de féliciter Pascale qui a participé à (organisé ?) la distribution et a gardé son calme pour expliquer à tout le monde que les commandes seraient respectées dès le retour en Belgique.
Elle a aussi dû expliquer qu'il fallait cocher la case "polo" lors de l'inscription au voyage pour passer commande, ce que beaucoup n'avait pas fait.
Je dois avouer que, comme le polo était fourni gratuitement, pourquoi devoir cocher la case "polo" et ne pas simplement inclure un polo avec l'inscription ? Surtout que, comme beaucoup avait oublié de spécifier la taille, Paul a de toute façon dû recontacter les participants pour leur demander ces détails, sans toutefois recevoir une réponse de tous. Pour ma part, il y avait 38 participants et j'aurai prévu 38 polos de tailles variées.

mercredi 9 septembre 2020: boucle Puy Mary (220 kms)

Deuxième boucle du voyage, donc 214 kms pour revenir au point de départ. Il y en a qui font ça pour rouler à moto et d'autres qui en profitent pour faire du tourisme. J'avoue que je varie entre les deux extrèmes et, selon mon humeur du jour, je favorise l'un ou l'autre. En plus, n'ayant pas étudié les road-books avant le départ, je me laisse entrainer sans vraiment savoir où je vais.

Ce matin, je suis parti avec Alberto et Josée. Henri était parti sans moi suite à un malentendu (je croyais qu'il allait m'attendre et lui croyait que je ne voulais pas rouler avec lui) mais ce n'est pas grave, alors que Gull, pour ce cinquième jour, avait un road-book tout à fait différent. Après la traversée d'Aurillac (assez pénible) nous avons pris des petites routes dans la montagne. Je regrette à un moment de ne pas m'être arrêté pour prendre une photo d'un gars qui tirait avec une corde une douzaine de vaches dans un champ, sans doute pour les guider vers un autre paturage. Je n'avais jamais vu ça avant et ça aurait vraiment fait une belle photo. Par contre, je ne regrette pas le gros coup de frein dans un tournant aveugle quand je me suis trouvé face à face avec un tracteur-remorque qui prenait toute la largeur de la route. Il allait assez vite et a pu s'arrêter à un mètre de moi. Ca a été plutôt sport pour se croiser ensuite.
Ca devait être le jour des émotions car nous avons aussi eu un car de touristes qui prenait toute la place dans une épingle-à-cheveux ainsi qu'un autre tracteur, lui aussi en plein milieu de la route, qui était en panne.

Nous sommes montés sur la N122 pour rejoindre Murat après avoir été flashé (de face) dans la montée. Le road-book nous faisait prendre le tunnel du Lorian, au lieu de grimper par le col, ce que je n'ai pas bien compris. Arrivé en ville, nous nous sommes restaurés au Grand Café après avoir fait un petit tour en ville.

Quelques kilomètres plus loin, et suivant les recommendations de Paul et son road-book, nous nous sommes arrêtés pour manger au Buron des Estives. Il restait encore quelques tables dehors sous une toile de tente et nous avons profité d'un excellent service en prenant des salades à un prix très raisonable. Certaines mauvaises langues nous avaient mis en garde contre ces attrape-touristes mais en voyant les véhicules arrêtés sur le parking - des locaux - on s'est dit que ça devait être bon. Et ça l'était.

Bien plus loin, après les [presque] incidents sus-mentionnés (car et tracteur), nous sommes arrivés au col du Pas de Peyrol, au pied du Puy Mary. Certains ont eu le courage de grimper les 2,5 kilomètres pour arriver 199 mètres plus haut au sommet tandis que d'autres - comme Alberto, Josée et moi - ont préféré prendre un chocolat chaud avec un morceau de tarte. Merci Alberto et Josée.

Vous aurez peut-être remarqué que les illustrations datent de quelques années et sont en noir et blanc. "Pourquoi ?", me direz-vous, "pourquoi ?". Tout simplement parce que ces lieux me rappellent de bons souvenirs quand, il y a plus de 50 ans, mon père et ma mère nous faisaient visiter, ma soeur, mon frère et moi, ces endroits qui font la fierté de l'Auvergne.

Les derniers kilomètres pour rejoindre le champ de roulottes au lac des Graves empruntait une "descente dangereuse", dixit le road-book. En fait, il s'agissait tout bêtement d'une route de montagne sans parapet, et pas vraiment dangereuse. Les camping-cars commençaient déjà à s'installer en bord de route en prévision du passage du Tour de France le surlendemain.

Je crois que c'est ce soir-là, lors du repas, que Henri s'est senti mal et s'est éclipsé. Mais je peux me tromper. De toute façon, il a fait ça tellement discrètement que ceux qui n'étaient pas à sa table ne se sont rendu compte de rien.

jeudi 10 septembre 2020: boucle Salers (200 kms)

208 kilomètres prévus pour la troisième boucle avec la visite de Salers. Ce matin-là, je ne me sentais pas en forme et je me suis même recouché une bonne demie heure après le petit-déjeuner. J'avais l'impression d"être un peu dans les vapes, sûrement pas dû à l'abus d'alcool ou de droque, mais plus probablement dû à la fatigue.

Je suis tout de même parti avec Alberto et Josée et nous avons roulé ensemble jusqu'à Salers que nous avons pris la peine de visiter, ainsi que tous les autres motards du groupe. C'est une belle petite ville qui, à cause de sa notoriété, est envahie de touristes... et les cars qui viennent avec (ou vice versa).

C'est sans regret que nous sommes repartis pour aller manger dans un restaurant avec vue panoramique recommandé par Paul et son road-book. Seulement voilà: le road-book contenait quelques erreurs, ou plutôt ne contenait pas des changements de direction plutôt primodiaux.

  1. Après le premier embranchement manquant, nous avons fait demi-tour pour retomber sur le tracé du road-book - OK.
  2. Au deuxième embranchement manquant, j'ai perdu alberto et Josée qui ont fait demi-tour plus vite que moi.
    Quand j'ai enfin pu faire demi-tour, ils n'étaient plus en vue - pas Glop.
  3. Au troisième embranchement manquant, j'ai dû faire 2,5 kms avant de me rendre compte de mon erreur.
    J'ai alors fait demi-tour en galopant pour rattraper Alberto et Josée.

Arrivé au restaurant indiqué, pas de signe d'eux. Il y avait beaucoup d'autres motos garées, mais pas la leur. Je me suis dit (intérieurement, je ne me parle pas tout haut sous mon casque) qu'ils avaient dû penser qu'il était trop tôt pour manger et qu'ils étaient allés plus loin.

Vous allez rire, si vous réussissez à comprendre ce qui s'est passé, mais Alberto et Josée ont fait la même erreur que moi au troisième embranchement manquant. Ils ont aussi roulé 2,5 kms trop loin avant de faire demi-tour puis, au lieu de revenir au fameux embranchement, Alberto a essayé de revenir sur le tracé du road-book en empruntant un petit chemin qui montait en direction du tracé. Grosse erreur car ce petit chemin s'est avéré être un cul-de-sac. Il adonc dû faire demi-tour et reprendre la route qui le menait à l'embranchement. Et c'est à ce moment-là que j'ai dû passer devant. Et donc, Alberto et Josée était derrière moi quand je suis arrivé au restaurant.

Bref, j'ai continué en essayant toujours de les rattraper mais, vous l'aurez compris, c'était peine perdue. Après quelques dizaines de kilomètres, j'en ai eu marre, surtout que je ne trouvais plus de bar ou restaurant ouvert sur la route, et j'ai décidé de prendre quelques raccourcis. Je suis rentré au lac des Graves vers 15:00 et suis allé me coucher car j'étais toujours un peu fatigué. Je pense avoir dormi pendant les deux heures que j'étais allongé et c'est tout frais et dispo que je suis allé au bar de l'hôtel un eu après 17:00.

Comme je n'avais pas mangé à midi, j'ai demandé à la patronne si il y avait quelque chose à grignoter et elle m'a proposé quelques fruits. Deux bananes m'ont bien calé et j'ai pu boire ma pinte de bière en attendant les autres. J'ai aussi retrouvé Alberto et Josée qui m'ont expliqué ce qui était arrivé pendant la journée.

Avant le repas, Paul avait prévu de faire la photo de groupe et de faire une démonstration de sa nouvelle remorque pliable (pliante ?). Je retiendrai de cette démo qu'il vaut mieux ne pas tomber en panne.

vendredi 11 septembre 2020: le lac des Graves - Semur-en-Auxois (500 kms)

Premier jour du retour en Belgique avec tout de même plus de 465 kilomètres prévus sans les déviations. Sur une longue distance comme ça, il est nécessaire d'emprunter des routes plutôt roulantes. Ca a bien commencé jusqu'à ce que le road-book, après 46 kms, nous fasse sortir de l'agréable D922 pour la D38 vers Drugeac, 10 kms d'une petite départementale typique, c'est-à-dire avec des tournants serrés et des gravillons. En plus, nous avons eu droit à des motorhomes qui bloquaient la route. Comme raccourci, c'était plutôt raté.

Après Mauriac, et avant de prendre l'autoroute, nous nous étions arrêtés à l'Intermaché de Neuvic pour acheter notre pique-nique. Puis Paul nous a refait le même coup après 92 kms en nous faisant quitter la D982 pour rejoindre l'autoroute A89 par la D108, et ce même pas pour raccourcir le trajet. C'est dans des moments comme celui-ci que je me dis que j'aurais dû prendre le temps d'analyser les road-books de plus près avant de partir.

Nous avons donc pris la A89 avant Ussel pendant 83 kms jusqu'à la sortie pour Riom. Je me suis calé à du 130 compteur (125 chrono) et j'ai pris la position de coureur de course en me plaquant sur le réservoir.

Sortis de l'autoroute, je crois que j'ai cherché un coin tranquille pour pique-niquer mais je ne me souviens plus où s'était. Vous me direz que ce n'est pas important mais j'ai cherché sur le road-book l'endroit où on s'était arrêtés en utilisant la seule photo que j'ai prise et je crois que je ne l'ai pas localisé correctement. Donc je cherche toujours et si quelqu'un reconnait ce chateau, il ou elle peut me laisser un message. La Tour Serviat (encore merci Alberto).

Nous avons ensuite rejoint une voie rapide, la N79, qui est en train de se transformer en autoroute, la A79, à grands coups de travaux. Et nous sommes tombés sur une déviation imprévue (reconnaissance ?) que nous avons suivi jusqu'au sud de Moulins où nous avons pris de l'essence. Comme Josée se plaignait d'avoir mal à la jambe gauche, nous avons décidé de faire notre prochaine halte le plus rapidement possible. Cela nous a menés à rejoindre le road-book à Montbeugny et c'est à Chassagnes que nous nous sommes arrêtés en bord de route au snack-bar "Les arcades".

On avait à peine fait 200 kms (sur les 465 programmés) donc on n'a pas trop trainé avant de se remettre en route. Nous nous sommes arrêtés une seconde fois à Chateau-Chinon avant d'attaquer les petites routes du Morvan et une deuxième déviation pour rejoindre Saulieu. Nous sommes arrivés à l'hostellerie d'Aussois vers 19:00 après une journée de moto fatigante.

Cet hôtel est agréable et les lits sont très confortables. Le restaurant propose aussi une bonne table. J'étais assis à côté de Henri qui a dû quitter la table au milieu du repas car il souffrait de hoquet et craignait d'être malade. Nous avons appris le lendemain qu'il s'était rendu à l'hôpital de Lobbes dès son retour pour se faire extraire un morceau de viande qui bloquait l'oesophage. Le pauvre gars n'avait pu ingurgiter ni nourriture ni boisson depuis plus de 24 heures et risquait une déshydratation et un blocage rénal.

samedi 12 septembre 2020: Semur-en-Auxois - Couvin - Bousval (480 kms)

Journée avec des routes très roulantes au programme. Je n'ai pas pété les chronos mais je n'ai pas lambiné non plus. En tous cas, je n'ai batu aucun record car je suis arrivé à Couvin vers 16:20, quelques 3 heures après Gull qui avait triché en empruntant les autoroutes ! Sans doute n'avait-il pas tort car l'usure des flancs de son pneu arrière témoignait d'un bon pilotage dans les courbes.

Je suis parti avec Alberto et Josée et nous avons roulé ensemble jusqu'à ce qu'on se perde (encore un fois) au WP 26 à la sortie de Palis. Alberto m'attendait quelques kilomètres plus loin mais nous nous sommes reperdus. Comme Josée m'avait annoncé lors de l'arrêt pour prendre de l'essence à l'Intermarché de Aix-en-Othe qu'il ne fallait pas les attendre (enfin c'est ce que je crois avoir compris), j'ai roulé devant jusqu'à trouver un restaurant à l'heure de midi.

Il était [presque] convenu qu'on s'arrête à Romilly mais j'y suis passé beaucoup trop tôt alors j'ai continué vers Sézanne où je suis arrivé à midi pile. J'ai continué pour enfin m'arrêter au WP 60 entre Vauciennes et Damery où un restaurant était indiqué sur le road-book. J'y ai retrouvé Serge et Viviane ainsi que Olivier et le grand Michel (? pas sûr du prénom). Pendant que j'étais aux toilettes, Alberto et Josée sont passées sans s'arrêter.

Après le repas, je suis reparti seul et j'ai fini la route sans les retrouver. Je suis arrivé à Couvin vers 16:20. Après un petit tour de la place pour examiner les motos et sans reconnaitre des participants du voyage, j'ai continué pour arriver à la maison vers 17:20.

Résumé

Que retenir de ce voyage de 8 jours en compagnie d'une bande de motards en manque (because confinement) ?

Les photos

Voici un lien vers mon album photos ainsi que d'autres liens vers les albums photos des autres:

retour à l'index


This page belongs to the web site of François Coulombeau where much more is available...page updated on 19 September 2020