Vous avez remarqué comme les pages de comptes-rendus sont de plus en plus courtes ? Ca sent un peu la fin... Après une grosse semaine passée en Irlande, du samedi 28 mai au samedi 4 juin, il faut maintenant rentrer à la maison. On s'est quand même donné deux jours pour rentrer; pas la peine de faire les 804 kms dont 745 kms sur autoroutes d'après Michelin pour rallier Roscoff à Bousval. D'abord parce que l'autoroute, ce n'est pas fait pour les motos et ensuite parce que !
La sortie du bateau a été pénible. On nous a fait attendre à fond de cale pendant des heures (ça paraissait des heures...) en respirant l'air d'échappements des autres véhicules puis il a fallu attendre au controle des passeports car l'Irlande ne fait pas partie de l'espace Schengen. Une fois libres, nous sous sommes rendus à Roscoff pour le petit-déjeuner. Nous n'étions pas les premiers car, au seul café ouvert sur le port, il n'y avait plus de croissants... pour moi. Ce n'est pas dans mes habitudes mais pour une fois j'avais envie de me montrer difficile et j'ai exigé de recevoir mes deux croissants. L'attente a été longue et les croissants dégueulasses (à moitié cuits); ça m'apprendra à faire la gueule.
Armés de courage, nous avons pris la route pour 200 kms d'autoroute. Dès la sortie de Roscoff, le petit groupe s'est scindé en deux: Didier qui était devant a pris la route qui traverse Saint Pol de Léon, suivi d'Alberto, tandis que je continuais le contournement de la ville pour filer sur Morlaix suivi de Henri et Bernadette. Il faut dire qu'à l'aller, on s'était farcis la traversée de cette charmante petite ville qui vaut surement la visite quand on a le temps, ce qui n'était pas notre cas aujourd'hui. Pas de sushi (comme dirait un Japonais dans un restaurant italien), Didier et Alberto ont vite fait de nous rejoindre et nous nous sommes retrouvés sur la double-voie pour filer plein est et 200 kms d'autoroute. Et il a commencé à pleuvoir. Nous nous sommes donc arrêtés dans une station service pour enfiler les plastiques et repérer notre itinéraire qui demandait à être modifié. En effet, à l'aller, souvenez-vous, on s'était fait avoir comme des bleus avec un détour de 20kms pour passer l'estuaire de la Rance au nord de Dinan. Nous avons décidé de quitter la N176 avant Dinan pour passer au sud et rejoindre notre itinéraire tracé par Tripy à hauteur de Dol de Bretagne. Ca, c'était le plan. Mais endormis par la monotonie du 110 km/h sur la double-voie, on s'est retrouvés sur la déviation en direction de Dinard, exactement comme à l'aller. Pas question de répéter cette maneuvre. J'ai donc sorti le Garmin qui nous a guidés par des petites routes sur un pont basculant qui traversait la Rance sur la D57. Et la preuve que c'était un pont basculant, c'est qu'il a basculé !
Puis on a rejoint la D676 en direction de Dol-de-Bretagne où nous nous sommes arrêtés pour diner. J'avais prévu une simple pause café mais comme il était déjà tard, nous avons décidé de manger là. On s'en est d'ailleurs très bien tirés avec un repas complet pour 12 euros. Ca change des prix pratiqués en Irlande. On a ensuite continué notre route par des départementales pour arriver à Lisieux en milieu d'après-midi où j'avais prévu la visite de la cathédrale. En fait, c'est la basilique Sainte Thérèse qu'il faut visiter et on a eu quelque mal à la trouver. Après avoir demander notre chemin plusieurs fois, on y est quand même arrivés. Et ça aurait été dommage de louper ça car cette basilique est superbe et m'a très fortement impressionné.
Une fois bien remplis de culture, nous avons repris la route pour les derniers 70 kms jusqu'à Motteville (presque Motoville) où Henri et Bernadette connaissait une chambre d'hôtes / table d'hôtes qu'ils recommandait. Le propriétaire, un certain Patrice, nous a accueilli chaleureusement et nous a installés dans des chambres non démunies d'un certain charme et pleines de nostalgie. Je n'ai pu m'empêcher de casser la lunette des WCs, ce dont je suis toujours confus mais qui n'avait pas l'air de trop tracasser notre hôte quand j'ai avoué mon crime. Il faudra tout de même que je fasse un geste en fin d'année comme tentative de réparation... Nous avons très bien mangé, du canard si je me souviens bien, autre chose que les fish and chips irlandais en tous cas, sans oublier le pâté maison en entrée, le fromage et le dessert.
Un peu spéciale, cette dernière journée. Ca devait être un retour tranquille en Belgique avec une ou deux visites. La première heure s'est bien passée, jusqu'à l'arrêt pour prendre de l'essence et où j'ai voulu montrer à Alberto la bonne technique pour mettre sa moto sur la béquille centrale. Maintenant, au moins, il sait comment il ne faut pas faire ! Je ne sais pas trop comment je m'y suis pris mais j'ai réussi à claquer mon tendon d'Achille (pied droit) au moment où je levais la moto tout en appuyant sur l'ergot de la béquille avec mon pied droit. J'ai senti un CLAC et j'ai vite reposé la moto sur la béquille latérale. Bien que je n'avais pas mal et que je ne sois pas docteur, je sentais bien qu'il y avait quelque chose d'anormal; d'ailleurs, je ne pouvais plus me pencher en avant sur le pied droit car il n'y avait plus de résistance et je perdais l'équilibre.
Assez bizarement, je pouvais toujours controler la moto (au moins pas pire qu'avant) et j'ai essayé de poursuivre la route. Je me suis vite rendu compte cependant que je risquais gros en cas de maneuvre surprise et j'ai décidé de rentrer en Belgique le plus vite possible et par le chemin le plus court. L'option Europ Assistance à laquelle j'avais droit ne me tentait guère suite à l'expérience plutôt mauvaise que j'avais eue quelques années auparavant quand ma Cagiva Gran Canyon était tombée en panne. J'avais dû attendre deux jours pour recevoir une voiture de location et la moto avait été endommagée lors du transport par camion. Non merci.
Les copains ont bien compris que je ne pouvais pas continuer la balade du jour par les petites routes et je suis rentré en trois heures par l'autoroute, de Pavilly à Bousval. J'ai eu droit à une drache torrentielle pendant dix bonnes minutes sur la A1. A moto, on ne peut pas faire grand chose et j'ai continué à rouler tout en restant bien droit sur le moto. Et j'ai remercié le patron du garage Herpigny qui m'avait recommandé de changer les pneus avant de partir en voyage, chose que j'avais faite. Avec des pneus usés, je ne sais pas si la moto aurait été capable de maintenir le cap sur la chaussée inondée. Je m'en suis bien tiré et le soleil est revenu aux environs de Cambrai jusqu'à Nivelles où il a recommencé à pleuvoir, mais rien en comparaison avec le déluge de la A1. Je suis arrivé à la maison un peu après 14h00. La première chose que j'ai faite a été d'appeler mon médecin de famille qui est passé le soir et a confirmé la déchirure du tendon d'Achille. "Et vous n'avez pas mal ?", "Ben non...".
Il m'a conseillé d'aller à l'hosto le plus vite possible et m'a fait un petit mot pour passer à l'échographie et un autre pour une visite chez le médecin orthopédiste. Ce que j'ai fait dès le lendemain matin. L'hopital Saint Pierre à Ottignies a été tout à fait à la hauteur et m'a accepté sans rendez-vous vu les circonstances. Le spécialiste de l'échographie et le chirugien orthopédiste ont tous deux confirmé une déchirure complète du tendon d'Achille... "Et vous n'avez pas mal ?", "Ben non" et on m'a fait rentrer le lendemain pour être opéré sans tarder.
Je suis maintenant la jambe dans le plâtre en attendant d'être libéré pour pouvoir remonter sur la moto. Deux mois sans rouler, c'est trop long.
Une dernière anecdote: j'ai coiffé Alberto sur le poteau en publiant ma dernière page juste avant lui et ce malgré le fait que j'ai commencé mon récit bien plus tard. C'est ce qui s'appelle "faire un Rossi" en référence bien entendu au grand champion qui part bon dernier mais remonte tout le monde et gagne la course dans le dernier tour. Sans rancune, Alberto.
Il y a aussi une sélection de mes meilleures photos sur Google: picasaweb
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