La Slovénie |
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Parce que j'avais déjà presque épuisé mes jours de congé en 2010, j'avais décidé de partir après le boulot et rejoindre les autres en fin de journée. Les 387 kms par autoroute entre Bousval et Wissembourg ne m'inquiétait guère; je craignais surtout que la pluie ne vienne gâcher cette première journée de vacances. Mais il n'en fut rien et le trajet s'est bien passé malgré une légère inquiétude au moment de ravitailler en Allemagne sur la A8. Après 50 kms sur la réserve et sans avoir vu une seule station d'essence depuis le Luxembourg, il a fallu que j'interroge le Garmin pour qu'il me guide vers la pompe à essence la plus proche.
Je suis arrivé à Wissembourg vers 21h15, après un peu plus de 4 heures de route, pour trouver la porte de l'hotel fermée. Un petit coup de téléphone à gauche et à droite et Henri est venu me chercher pour ensuite m'amener au restaurant où les copains avaient commencé à manger. J'ai écouté les autres récits de la journée ; Alberto, Henri et Bernadette avaient fait une route sans histoire tandis que Didier, Jacques et Solange avaient eu un petit ennui mécanique. En effet la R1200GS est tombée en panne à hauteur de Dinant et Jacques a dû remplacer la courroie qui entraine l'alternateur… après que Didier soit aller chercher la pièce chez Herpigny sur sa fidèle TDM.
De mon côté, aucun problème de fiabilité. Il faut dire que la Breva n'avait que 24000 kms au compteur au début de ce voyage. J'avais déjà mangé en route (des sandwichs préparés avant mon départ) et je me suis contenté d'une bonne bière. Nous sommes ensuite retournés à l'hotel où Alberto et moi partagions une chambre qui n'aura couté que 31 euros chacun, petit-déjeuner compris.
Un peu moins de 500 kms prévu ce jour pour traverser l'Allemagne et rejoindre notre hotel en Autriche, mais presque tout sur autoroute. Et les autoroutes allemandes, ce n'est pas toujours le plaisir de rouler librement sans peur de se faire flasher. Des travaux en veux-tu en voila qui, en combinaison à une circulation dense, créent des embouteillages de plusieurs kilomètres. Heureusement qu'à moto on peut passer entre les files de voitures… sauf quand des grosses Harley vous bloquent le passage et refusent de se ranger. Ces engins se dirigeaient vers Faak am See qui se situe au sud de Villach en Autriche et au nord de Kranjska Gora en Slovénie (on en reparlera) pour rejoindre la European Bike Week qui se tenait du 7 au 12 septembre.
A part les bouchons et la météo maussade - nous n'avons pas eu de pluie mais presque - il n'y a rien de spécial à signaler pour cette journée. Nous nous sommes arrêtés à midi pour manger dans un endroit qui ne vaut pas la peine d'être mentionné. La pause café de l'après-midi dans une auberge typiquement bavaroise dans la petite ville de Schliersee fut fort appréciée car nous avions à ce moment-là quitté l'autoroute où il commençait à faire mouillé. De là, après une petite collation, nous avons suivi le Garmin qui nous a guidés jusqu'à notre hotel à Sankt Johann in Tirol sans la moindre hésitation et sans devoir remonter sur l'autoroute, ce qui fut fort apprécié par le groupe.
Si je me souviens bien (mais c'est déjà un peu flou dans ma mémoire), la chambre que Didier, Alberto et moi partagions n'était pas très grande mais avait bien 3 lits séparés ce qui n'a pas toujours été le cas par la suite. La nourriture était correcte et convenait très bien à des motards affamés.
Un peu plus de 300 kms prévu avant d'entrer en Slovénie mais pas mal de visites au programme et, surtout, de belles petites routes de col. Le voyage commençait vraiment ce dimanche et la journée commençait, elle, par un bon petit-déjeuner dès 7h30.
L'itinéraire concocté pas Thomas (ou Monsieur Cook si vous préférez) nous faisait passer par Gmünd où se trouve - si on le trouve - un musée Porsche. Encore un me direz-vous. Je vous l'accorde, ce n'est pas le plus beau musée Porsche ni sans doute le moins cher, mais il a le mérite d'être sur la route et d'être le seul musée Porsche que j'ai visité. Mais avant de s'y rendre, il faut remettre les évènements dans l'ordre. Comme nous ne sommes pas des gueux, nous avons fait halte dans un charmant petit restaurant au bord de l'eau, " pittoresque " diront certains, " un peu kitsch " dira l'autre. Nous avons bien mangé, même si l'un n'avait pas d'appétit et que l'autre s'est plaint d'avoir été lésé de 5 euros. Celui qui n'avait pas d'appétit, c'est Jacques ; il n'a pas supporté le café mit sahne avalé deux heures auparavant et qu'il a ensuite laissé sur le bord de la route quelques kilomètres plus loin. Celui qui s'est plaint d'avoir été lésé, c'est Alberto ; et il s'en plaint toujours si j'en crois son blog.
Au musée Porsche (que nous avons fini par trouver), nous avons pu admirer une trentaine de voitures à l'intérieur du batiment. Ceux qui comprenaient l'allemand ont aussi regardé une vidéo de 20 minutes en compagnie d'un groupe de Tchèques qui étaient arrivés entre temps et avaient laissé leurs voitures sur le parking. C'était d'ailleurs la plus belle collection de Porsche que j'ai jamais vue.
Le reste de l'après-midi, nous avons poursuivi la route qui nous amenait en Slovénie par le Nassfeldpass et un petit passage en Italie. A la frontière slovène, le Tripy a cessé de m'indiquer le chemin malgré le fait que Didier avait tracé la fin de l'itinéraire à la main. Heureusement, il roulait en tête à ce moment-là et a su nous guider vers l'hotel Kompas de Kranjska Gora où nous allions rester 3 nuits. La jolie réceptionniste qui parlait très bien l'anglais et encore mieux l'italien nous a demandé de remplir des fiches en indiquant nos noms, adresse et date de naissance. Grâce à cela, l'autre [Alberto] a eu droit à une bouteille de vin le lendemain car c'était son anniversaire.
Etant arrivés assez tôt, nous avons pu prendre une bonne douche et je crois même que certains ont eu le loisir d'aller faire trempette dans la piscine de l'hotel qui se situait en face de nos chambres dans le couloir. Le repas-buffet du soir nous a ensuite appelé et nous avons tous bien profité des plats divers qui se présentaient : soupe, charcuterie froide, salades, viandes (panées pour la plupart), plat végétarien, desserts et fruits. Très peu de fromage mais on ne peut pas tout avoir. On nous avait recommandé de ne pas trop tarder pour aller manger mais, à part l'heure avancée de fermeture (20h30), nous n'avons pas été frustrés par le choix ou la quantité.
Nous avions trois lits séparés pour Didier, Alberto et moi. Sous ordre de la direction, nous sommes allés nous coucher de bonne heure avec interdiction de jouer et extinction des feux - et je veux dire tous les feux, même les petites loupiottes de témoin de mise sous tension - avant 22h00.
Première activité à l'ordre du jour : le petit-déjeuner… si on ne compte pas les fadas qui sont allés se baigner dès 7h00 du matin. Même formule que la veille pour le souper, c'est-à-dire buffet libre. Avec tout ce que je me suis mis dans la panse, il est étonnant que j'ai pu toujours enfiler mon pantalon en cuir à la fin du voyage. En général, j'ai essayé de limiter les dégats en me contentant d'une salade composée à midi. Je n'ai pas toujours réussi mais j'ai le mérite d'avoir essayé.
Départ de l'hotel à une heure raisonable pour une balade d'environ 280 kms. Muni de mon Garmin Nüvi 550 installé sur la moto depuis peu (cable avec convertisseur 12V - 5V fourni par Faignoy et installation bidouillée par bibi), j'ai été porté volontaire pour rouler devant. Profitant de la première halte dans une station service, Alberto a dévalisé la banque de vignettes autoroutières en achetant les deux dernières (une pour lui et une pour moi).
Le road-book du jour nous faisait prendre des petites routes d'assez mauvaise qualité. Je tiens à préciser dès maintenant que j'ai trouvé les routes slovènes en mauvais état. Et s'il est vrai que les trails du genre R1200GS, Tiger, DL650 ou même TDM850 passaient sans problème apparent, j'ai pas mal souffert sur ma Moto Guzzi Breva 1200 qui n'est qu'une pauvre petite roadster. Un conseil donc pour les motards qui seraient tentés par un voyage en Slovénie : méfiez-vous des nids de poule, des affaissements, des virages serrés avec gravillons, des rafistolages à la va-vite, des bandes rugueuses, des zones en travaux où personne ne travaille, etc. Par contre, aucun problème avec les autochtones qui roulent correctement. La signalisation semble plutôt bien faite mais les noms de ville sont imprononçables ce qui rend la lecture difficile et la reconnaissance ardue.
Après un court passage en Autriche par le col de Seebergsattel puis le retour en Slovénie par le col de Paulitschsattel, nous sommes arrivés à la vallée Logar (Logarska Dolina) où nous avons dû payer 4 euros pour entrer (heureusement que la demoiselle était charmante sinon nous aurions forcé le passage) avant de nous arrêter dans une petit restaurant pour le repas de midi. Certains qui prétendent avoir fait misère se sont en fait bourré la gueule de schnitsel et de frites pendant que je dégustais ma salade verte, ou l'inverse, qui sait ? Après le repas, nous sommes allés voir la cascade au bout de la vallée en cul-de-sac. Quand je dis " nous ", il faut comprendre la majorité du groupe, c'est-à-dire au moins quatre septième, ce qui laisse le choix à trois d'entre nous de rester auprès des motos pour leur tenir compagnie.
La journée s'est terminée par un retour rapide vers Kranjska Gora en passant par Bled après un remodelage de l'itinéraire par mon Garmin. A un moment donné, sur la route, Didier revient à ma hauteur pour me signaler que je me suis trompé. Cependant, en regardant le GPS, je vois que je suis toujours sur la route indiquée par un surlignage violet. On en déduit (trop rapidement) que le road-book papier et le road-book électronique (gpx) sont différents. En fait, bien des jours plus tard, je pense avoir compris ce qui s'est passé : j'ai dû loupé un changement de direction et, de sa propre initiative, le Garmin a savament recalculé l'itinéraire pour rejoindre le way-point suivant. Sans doute aurais-je entendu le " Calcul en cours… " si je n'avais pas eu mon casque sur la tête !
De retour à l'hotel, Alberto a eu la surprise de trouver une bouteille de Merlot qui l'attendait sur la table de nuit. C'est vrai que c'était son anniversaire aujourd'hui et que nous avions oublié de le lui souhaiter le matin. Ce n'est qu'à midi, lors du repas, que nous nous en sommes rapellés après qu'il nous ait astucieusement glissé quelques remarques du genre " c'est mon anniversaire aujourd'hui ". Le souper-buffet était du même gabarit que celui de la veille avec, il me semble, plus ou moins les mêmes plats.
Journée humide que ce mardi. Déjà la veille, en surfant sur le site de météo Europe, on avait été refroidis. Puis ce matin, en voyant le temps qu'il faisait dehors, on n'était pas pressés de partir. Après le petit-déjeuner savouré lentement (il faut toujours bien macher), nous n'avions pas vraiment le choix; soit il fallait passer la journée dans la piscine de l'hotel, soit il fallait mettre les plastiques et tenter une sortie. Au moment de se mettre en route, la pluie avait cessé ce qui nous a laissé croire qu'on allait avoir de la chance.
Et bien non, nous n'avons pas eu de chance. Il a plu toute la journée et nous avons loupé une des plus belles balades dans les montagnes slovènes. A un moment, j'ai même rangé le Garmin dans mon sac de réservoir de peur qu'il ne prenne la flotte. Il a plu, il a plu, il a plu ! Nous nous sommes arrêtés pour manger dans un petit restaurant dans la montagne et le patron était tout surpris de nous voir. Il y avait bien d'autres clients mais je crois que c'étaient des gens du pays. Tout le monde sauf moi a mangé une goulash ou un plat qui y ressemble. Moi, j'ai préféré un hot dog slovène, c'est-à-dire une grosse saucisse dans un gros morceau de pain fermier que je n'ai pas pu terminer, c'est pour dire si c'était copieux.
Tout au long du repas, nous avons analysé les divers moyens de rallier notre hotel le plus directement possible. Malheureusement, les routes directes, cela n'éxiste pas en Slovénie ! Nous nous en sommes rendus compte à nos dépens un peu plus tard quand nous sommes passés par le col de Vršič. Mais encore une fois, je saute des étapes... Didier avait repéré sur le road-book un petit musée qui lui semblait mériter une visite. Tous ont décidé de le visiter sauf Henri et Bernadette et moi; moi parce que j'en avais franchement marre de ce temps pourri et que je craignais de rentrer sous la pluie et dans le noir. Déjà que je voyais très mal avec ma visière qui s'embuait tout le temps et que je devais gardé ouverte ce qui fait que j'avais de l'eau à l'intérieur de la visière et sur mes lunettes. En plus, le brouillard était omniprésent à partir de 1200m environ et je n'aime pas rouler à tâtons. J'avais donc décidé de rentrer le plus rapidement possible et je remercie Henri et Bernadette d'être rentrés avec moi. Je les soupçonne d'ailleurs de l'avoir fait pour ne pas me laisser seul. Doublement merci donc.
Ce dernier tronçon sur la route 206 n'a pas été évident. Sur sol sec, sans brouillard et en plein jour, ça aurait été formidable. Mais dans les conditions de cette fin de journée, il fallait vraiment le vouloir ou, comme nous, ne pas avoir le choix. J'avoue que la route est formidable avec ses 48 lacets mais j'en avais vraiment plein le c.. et j'étais bien content d'arriver à bon port. Arrivé à l'hotel, j'ai pris une bonne douche et je me suis étendu sur le lit en attendant l'arrivée de Didier et Alberto. Le soir, comme les autres soirs, nous avons fait honneur au buffet bien garni avant de monter nous coucher pour rêver d'un lendemain ensoleillé.
Réveil à l'heure habituelle (7h30) pour le petit-déjeuner vers 8h00 et un départ prévu aux alentours de 10h00. Nous ne nous étions pas fait d'illusion: le temps s'annonçait mauvais, surtout en montagne, et nous n'avions aucune envie d'en remettre une couche en nous faisant tremper une fois de plus. Nous avions donc envisagé la veille de rallier Portoroz, ville de notre deuxième hotel, par la route la plus rapide et la plus sèche. Nous sommes des vrais motards, nous roulons par tous les temps, nous sommes fiers de faire 200 kms sous la pluie s'il le faut mais nous ne sommes pas masos pour autant et, quand les circonstances le permettent, nous préférons les routes sèches et le ciel bleu. C'est donc à l'unanimité (on ne compte pas Jacques qui fait exprès de proposer des idées farfelues) que nous avions décidé de faire les 200 kms par autoroute. Avec tout de même un arrêt culturel à Postojna pour voir les plus belles grottes d'Europe selon le bon désir de Bernadette qui n'arrêtait pas de nous en parler depuis 3 jours.
Autant le dire tout de suite, nous avons eu droit à quelques gouttes sur le trajet mais rien de comparable à la veille. Les grottes de Postojna sont fantastiques, superbes, époustouflantes, et plus. Je recommande chaudement cette visite qui demande 1h30 et coûte 20 euros car cela vaut vraiment la peine. Il y a 20 kms de galerie et de splendides formations calcaires partout. En plus, on vous y amène par un petit train électrique qui bat EuroDisney à plate couture. Grand merci à Bernadette qui a insisté pour que nous visitions ces grottes.
En sortant au grand air, nous avons eu droit à une bonne drache belge (qui passait ses vacances en Slovénie) mais nous avons rusé en nous réfugiant à la terrasse couverte d'un café en attendant que ça passe. Les quelques 80 kms restants ont été avalés rapidement et nous sommes arrivés à Portoroz vers 17h30 en même temps qu'un groupe de Hollandais qui semblaient faire le même voyage que nous. La charmante réceptionniste était toute surprise de nous voir étant donné que nous n'avions pas de réservation. Quoi ? Pas de réservation ? Nous ? Et le voucher de Thomas Cook alors, c'est du PQ peut-être ? Autant dire que, comme responsable des démarches envers Thomas Cook, je n'étais pas très content. Mon intégrité et la rigueur de mon travail étaient en jeu. Curieusement pour moi, je me suis mis en colère (ça doit être l'age) et ce n'est que grâce à Alberto et à Didier que je me suis calmé. Nous avons eu droit à une chambre à 3 lits: Didier dans un lit de 1m80 de large, moi dans un lit de 2m de large et Alberto dans un lit de camp de 80cms de large avec un sommier métallique qui couinait à chacun de ses mouvements.
Pendant que je m'excitais avec la réceptionniste puis avec la gérante, Henri et Bernadette étaient déjà en route vers la piscine d'eau de mer chauffée à plus de 30°C. Et pendant qu'ils étaient dans l'eau, j'ai dû déménager mes affaires qui étaient restées sur la moto, dehors, sous la pluie. Nous avons évité le déluge de quelques minutes seulement mais j'y ai eu droit entre le parking et la chambre... avec plusieurs aller-retours. Heureusement, j'ai eu le temps de prendre une bonne douche avant d'aller au restaurant dont l'entrée nécessitait la carte multi-pass. La formule était identique à celle de l'hotel Kompas, c'est-à-dire un buffet à volonté sans ordre précis. J'ai trouvé la qualité des plats un peu en dessous de ce que nous avait proposé le premier hotel, ce qui ne m'a pas empêché de manger trop.
Le soir, après le souper buffet, j'ai challengé Alberto à un jeu de mémoire, le but étant de se rappeler les noms des acteurs d'un film qui passait à la télé. En fait, je crois que j'ai joué seul car cela n'avait pas l'air d'enthusiasmer Alberto ; ça avait même l'air de le faire chier… Ce qui fait que j'ai gagné ! Et pour la petite histoire, je suis très fier d'avoir retrouvé les noms de Goldie Hawn, Dudley Moore, Chevy Chase, Burgess Meredith et Brian Dennehy. Le nom du film ? " Foul play " ; j'ai dû le chercher sur internet car je ne l'avais jamais vu.
Surprise ! Il fait beau ! Grand soleil, ciel bleu, tout ce qui est recommandé pour une balade à moto. C'est donc pour ça que nous avons décidé à l'unanimité de faire un petit tour en ville, à Piran, à quelques minutes à pied de notre hotel. Après le petit-déjeuner, bien sur (est-ce vraiment la peine de le dire ?) avec multes tartines (toasties pour certains), oeufs brouillés, bacon, etc.
Nous avons donc visité la vieille ville de Piran, son port, son musée maritime, son église et la place Tartini où une bande de jeunes s'essayaient au cinéma sous l'oeil attentif de leur prof. Alberto a fait le guignol une fois, ce qui a fait rire la troupe, puis une deuxième fois, ce qui a fait sourire certains, mais n'a pas osé une troisième fois. Nous sommes même montés voir l'église (fermée) et admirer la vue d'en haut. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés boire un cocktail de fruit,chacun choisissant son mélange, avant de rentrer tranquillement à Saint Bernardin. Sur la place centrale du complex d'hotel, nous avons pris d'assaut la brasserie pour le déjeuner. Le serveur était tellement content d'avoir des clients (nous étions les seuls) qu'il nous a offert une šlivovica en fin de repas. Comme je n'apprécie pas vraiment les alcools forts et encore moins quand je dois conduire, j'ai laissé la mienne sur la table. En quittant le restaurant, il m'a pourtant semblé que mon verre était vide...
Didier avait lu dans son guide que la petite église de Hrastovlje avait une collection d'étoiles qui imposait la visite (guidée) pour une somme modique. Nous nous y sommes donc rendus cet après-midi en nous faisant guider par mon Garmin dont l'itinéraire empruntait l'autoroute en majeure partie. Pas que je sois allergique aux visites culturelles mais j'ai préféré rester dehors pour (1) garder un oeil sur les motos et (2) calculer un itinéraire qui traverserait les montagnes par des petites routes plutôt que de les contourner par l'autoroute. Je crois d'ailleurs que mes efforts ont été appréciés car le chemin du retour fut bien plus agréable que l'aller.
Vous aurez compris: ce jour-là, nous n'avons pas suivi le road-book suggéré par l'ami Thomas. Non que celui-ci aurait été désagréable mais parce qu'on a tout simplement préféré en faire à nos têtes. Nous avions déjà visité les grottes la veille, ce qui était d'ailleurs un choix judicieux vu qu'il pleuvait des cordes pendant notre visite alors qu'aujourd'hui il faisait superbe. De retour à l'hotel en fin d'après-midi, nous avons eu le temps de tous aller faire trempette dans la piscine en plein air; les 20 minutes avant la fermeture furent largement suffisantes pour nos besoins (non, nous n'avons pas fait nos besoins dans la piscine ! Nous ne sommes pas comme ça). Didier a eu le temps d'aller discuter avec la gérante qui lui a fait comprendre que notre petit problème de réservation perdue n'allait certes pas lui causé des ulcères. En gros, elle s'en foutait royalement et ne se souciait guère de quelques motards égarés dans un complex hotelier de 1000 chambres. Ensuite, souper-buffet à 19h30 suivi d'une bière au café d'en face puis dodo vers 22h30.
Re-surprise ! Il fait toujours beau ! Comme quoi, on peut être mauvaise langue et dire n'importe quoi, la Slovénie n'est pas rancunière. Après le petit-déjeuner identique à celui de la veille (la variété ne tenait qu'à nous, c'est-à-dire sélectionner d'autres plats parmi le vaste choix), nous avons pris la route en direction de la Croatie. En effet, la petite boucle de 250 kms nous faisait traverser l'Istrie d'ouest en est, histoire de rouler sur des petites routes côtières pleines de charme et sans trop de circulation.
Notre première halte de l'autre côté de la baie pour admirer la vue sur Portoroz et Piran était à peine à 20 kms de l'hotel. Nous avons ensuite traversé une petite ville sans intérêt (pour nous... les habitants d'Umag ne seraient sans doute pas contents s'ils me lisaient) avant d'entrer dans les terres et nous arrêter à Groznjan (ou Grizignagna en italien ?), un joli petit village squatté par des artistes de tout poil (!) qui ont décidé un jour de s'installer là plutôt que de voir l'endroit se désertifier. Nous avons donc passé un peu de temps dans les rues pavées et entre les maisons de pierre aux balcons fleuris avant de reprendre la route en direction de Motovun où nous avons déjeuné. C'était bon mais les prix étaient un peu "touriste" si vous voyez ce que je veux dire. La maison profitait pleinement de la spécialité locale: les truffes noires ou blanches, à vous de choisir selon votre budget.
Nous sommes ensuite arrivés sur la côte est de l'Istrie où nous avons retrouvé un peu plus de circulation mais rien de bien gênant, côte que nous avons longée sur une trentaine de kilomètres avant de repiquer plein ouest dans les terres. La route du retour était plus roulante que celle de l'aller avec en prime un beau tunnel (payant) de 5 kms avant de repasser à côté de Motovun et Groznjan et retourner en Slovénie. Le passage de la frontière entre la Slovénie et la Croatie s'est fait sans douleur avec juste quelques minutes d'attente pour que chacun montre ses papiers d'identité.
Arrivés à l'hotel, les plus courageux sont allés piquer une tête dans la troisième piscine du complex tandis que j'ai préféré explorer les alentours à pied pour me dégourdir un peu les jambes. Comme d'hab, nous sommes allés au restaurant vers 19h30 pour constater avec horreur qu'un groupe de jeunes avait piqué notre place. Cette petite contrariété ne nous a pas empêchés de nous en mettre plein la panse sauf Alberto qui commençait à avoir des idées de régime (sans doute suite à des remords après avoir bu ses deux šlivovica la veille). Puis nous avons terminé la journée à la brasserie de la place avec, cette fois, un petit café au lieu d'une grande bière.
Première partie du retour vers la Belgique: environ 550 kms à parcourir sur toutes sortes de routes. Après le petit-déjeuner, nous sommes partis avec Didier en tête pour rejoindre l'Italie à Gorizia en empruntant l'autoroute et la voie rapide. Avant de quitter la Slovénie, nous avons tous fait le plein d'essence vu qu'il y a une différence de 20 à 30 centimes du litre en faveur des slovènes. A vos calculettes et vous verrez que, sur un plein de 15 litres, on économise pas loin de 4,50 euros. Ca vaudrait presque la peine de venir jusqu'ici rien que pour ça.
Entrés en Italie, nous avons un peu ramé avant de trouver la bonne route pour ensuite être arrêtés par une course cycliste aus alentours de Udine. Rien de bien méchant vu qu'il faisait beau et pas trop chaud. En effet, pour la troisième fois d'affilée, le temps était au beau fixe. La route qui nous amenait en Autriche était assez agréable et plutôt roulante. Tout le contraire de ce qu'on a eu pour notre entrée en Autriche: une circulation dense, des péages un peu partout (pour la vignette autoroute, pour les tunnels, pour les cols, etc.). Après la descente du col du Brenner et l'arrivée sur Innsbruck, nous avons perdu Jacques et Solange (à noter que c'est la première fois qu'on perdait quelqu'un) qui avaient décidé de passer devant à un péage mais qui n'avaient pas le road-book du jour ! Il est des fois où je ne comprends pas très bien la logique des autres mais, bon, chacun son style.
Ne sachant pas trop où se trouvaient Jacques et Solange, nous avons continué notre route en virant plein ouest sur la A12 en direction de Bregenz et avons roulé avec le soleil couchant dans les yeux pendant environ 50 Kms avant de sortir en direction de Reutte. Après réflexion - et les remarques des copains le soir - j'aurais dû m'arrêter à cette sortie d'autoroute pour attendre les brebis égarées, ou au moins allumer mon GSM pour savoir si j'avais un message. Et si je m'étais arrêté et que j'avais allumé mon GSM, j'aurais en effet pu écouter le message de Jacques.
Bref, je n'ai rien fait de tout ça et j'ai continué la route (les autres suivaient sagement) vers Reutte en passant le Fernpass pour arriver à Reutte vers 19h30. Ce dernier tronçon fut très agréable car on a pu rouler à un bon rythme. Il a fallu traverser Reutte pour trouver la pension Leuprecht où le patron, ça devient une (mauvaise) habitude, aurait voulu que je partage un lit avec Alberto. Didier a tout arrangé (sans se facher...) et nous avons chacun eu droit à une chambre individuelle.
Il était 20h30 quand nous sommes allés manger à un restaurant conseillé par le patron. Jacques et Solange n'étaient toujours pas arrivés mais, connaissant un peu les habitudes locales, nous nous sommes mis à table pour commander. En effet, la cuisine fermait à 21h00 et il nous restait pas beaucoup de temps. Nous avons finalement reçu un coup de fil de Jacques qui était à l'entrée de la ville. Nous lui avons donné des indications pour nous retrouver et il nous a rejoints 5 minutes plus tard.
Nous avons pu passer les commandes tout juste avant 21h00 et, les plats étant de bonne qualité, nous avons bien mangé. De retour à la pension Leuprecht, nous sommes montés directement nous coucher.
Dernier jour du voyage et, comme à chaque fois, c'est un jour un peu spécial car on a toutes les chances de se séparer longtemps avant la fin. Tout ce que je peux raconter donc, c'est la fin de mon voyage. Après une bonne nuit de sommeil, nous avons pris le petit-déjeuner assez tôt pour pouvoir partir avant 9h00. En effet, il y avait entre 720 et 760 kms à parcourir suivant l'adresse de destination finale (ben oui, on n'habite pas tous ensemble !). De Reutte, nous avons décrit un grand arc de cercle pour arriver sur le lac de Konstanz ou le Bodensee si vous préférez. J'avais quelques craintes concernant la circulation mais cela s'est très bien passé avec des traversées de villes et autres villages difficiles, sans plus. Je ne sais plus trop où on s'est arrêtés pour manger (est-ce qu'on a mangé ce jour-là ?) mais par contre je me souviens où nous avons pris de l'essence: une première fois à Reutte avant de quitter la ville, une deuxième fois à Illkirch-Graffenstaden et une dernière fois à Wanlin. Ceci montre que le repas de midi ne devait pas être extraordinaire.
Une fois sur l'autoroute A4 entre Strasbourg et Metz, on a perdu Alberto (en fait c'est lui qui nous a perdu car il est parti devant) et nous avons évité de justesse la grosse averse en nous réfugiant dans une station service au moment où les premières grosses gouttes tombaient. Nous avons vite été rejoints par d'autres motards qui, comme nous, en ont profité pour prendre un café chaud et enfiler les plastiques. Le ciel s'était fort assombri et il était évident qu'on allait essuyé quelques bonnes draches. En repartant de la station service, il faisait sec mais cela n'a pas duré. Après seulement une dizaine de kilomètres, nous sommes entrés dans une zone pluvieuse et j'ai dû ralentir l'allure car je n'y voyais plus rien (vous vous rappelez ? Buée sur la visière, obligé de rouler visière ouverte donc grosses gouttes dans la visière et sur les lunettes). Les autres en ont profité lachement pour me semer et je ne les ai plus revus.
Passé Metz et avant Thionville, j'ai préféré quitter le road-book et prendre la direction de Longwy pour la simple raison que 99% du traffic restait sur la A31 en direction du Luxembourg et que le 1% qui prenait la N52 me semblait plus sûr. J'ai d'ailleurs profité d'une bien belle route qui n'est pas encore tout à fait terminée dès qu'on passe la frontière belge mais qui a le mérite d'être beaucoup plus tranquille. La route rejoint la E411 un peu avant Arlon. Bien sûr, ne passant pas par le Luxembourg, on ne peut pas faire le plein d'essence à un prix avantageux. Mais cela me semble être le prix à payer, justement, pour bénéficier d'une route plus agréable. Après un dernier ravitaillement sur la E411 et une route presque sèche, je suis arrivé à la maison un peu avant 20h00. Des SMS échangés avec les copains m'ont rassuré sur leurs sorts.
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