Le Lake District (voyage Moto 80)
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Prologue

Lundi 15 juin: toujours pas de nouvelle du club Moto80... J'attends avec impatience le road-book pour ce voyage car je compte le transférer sur mon Tripy. Un petit coup de fil plus tard et je devrais recevoir une copie papier dans les prochains jours.
Mercredi 17 juin: en rentrant du bureau, je vois dans mon courrier un message du club avec les fameux road-books "in attachment". Entre temps, Henri m'avait téléphoné pour connaitre l'état d'avancement des road-books Tripy et je peux enfin lui répondre que j'ai reçu la copie papier. On s'arrange pour se partager le travail afin d'être prêt pour le lendemain. Après quelques heures, nous avons fini et on s'échange les road-books.
Jeudi 18 juin: Alberto doit me rejoindre à Bousval pour ensuite passer chez Didier et filer vers la côte. A 13h45, Alberto se gare devant la maison et, comme je suis impatient de partir, on se met tout de suite en route. Après un court trajet de 30 minutes, nous arrivons chez Didier où Alberto peut enfin se désaltérer. A 14h30, nous remontons sur nos motos avec Didier en chef de file pour rejoindre Zeebrugge (voir note ci-dessous). Malgré un itinéraire bizarre (nous avons pourtant suivi les indications), nous arrivons vers 16h15 au terminal P&O Ferries du port de Zeebrugge où nous retrouvons Henri, Bernadette et Jacques.
NoteLe vendredi 3 juillet, je reçois un gentil courrier d'un de mes nombreux admirateurs. Tellement admirateur d'ailleurs, qu'il prend des photos à l'improviste, même quand je ne suis pas tout à fait prêt. Et là, ça n'a pas raté, je n'étais pas prêt du tout. La photo, prise par un MULTANOVA-6F, me chronomètre à du 75 km/h dans une zone 50. Je verserai donc bientôt la coquette somme de 140 euros aux bonnes oeuvres de la police de Beersel. Si je compte bien, cela correspond à 100 litres d'essence, soit 2000 kilomètres de balade à moto... Je me priverai donc de 4 sorties dominicales pour payer ma dette à la société et j'irai faire des marches ADEPS à la place.

Jeudi 18 juin

Le voyage commence sur le quai d'embarquement du terminal P&O Ferries au port de Zeebrugge. C'est là que Luc Paquier nous attend et distribue les billets pour les traversées en bateau ainsi que les road-books pour les quatre jours en Angleterre.

Après avoir rejoint les autres, non seulement Henri, Bernadette et Jacques mais aussi tous les participants à ce voyage, nous ne devons pas attendre très longtemps avant de monter dans le bateau. Je crois me rappeler que nous étions déjà dans la cabine à 17h30. Entre temps, Henri s'était arrangé pour faire un petit échange avec les voisins de cabine afin que Alberto et moi partagions sa cabine (et celle de Bernadette). Le couple avec lequel nous avons fait l'échange s'était déjà installé à côté. Un petit mot sur les cabines "4 couchettes": on est à chaque fois surpris par la taille de la cabine par rapport au volume déplacé par ses occupants. Il est impossible de se tenir tous debout et il n'y a rien pour ranger ses affaires. Nous avons donc dû organiser une tournante, pas pour savoir qui allait prendre sa douche mais bien pour savoir qui allait occuper la cabine pendant quelques minutes. Alberto et moi avons décidé de nous évader sur le pont.

Comme le départ n'était prévu qu'à 19h30, nous avons eu tout le temps pour flaner sur le pont et prendre un verre au bar avant de passer au restaurant. Le repas buffet du soir a tenu ses promesses et on s'en est mis plein la panse. Ce n'est pas de la cuisine très fine mais on peut manger autant qu'on veut. Ca va être dur de tenir son régime ! Nous sommes restés à table environ deux heures puis avons décidé d’aller nous coucher, au grand dam d’alberto qui aurait bien voulu veillé un peu, faute de pouvoir faire une promenade digestive.

Vendredi 19 juin

La nuit s'est bien passée, pour moi en tout cas. Henri a eu quelques difficultés à dormir vu qu'il souffrait toujours de ses côtes cassées et qu'il continuait à prendre des anti-douleurs et aussi à cause de la chaleur dans la cabine. Nous nous sommes réveillés vers 6h30 (heure locale) et cela faisait déjà quelques minutes que le be bateau était rentré dans l'estuaire de la Humber.

Nous avons eu tout le temps pour prendre notre petit-déjeuner (encore un buffert à volonté) avant de se changer et attendre l'invitation à descendre sur le pont où se trouvaient nos motos. Après avoir défait les noeuds et les cordes qui maintenaient nos motos en position - la nuit a été tellement calme qu'on aurait pu s'en passer - on a attendu le signal pour quitter le bateau et, après avoir passé le controle douanier, nous nous sommes regroupés sur un parking avant de prendre la route.

Comme en 2007 et en 2005 lors de nos voyages outre manche, j'ai été élu pour rouler devant. Il est vrai que je suis tout à fait à l'aise pour rouler à gauche, ayant passé plusieurs années en Angleterre (de 1968 à 1985) et ayant même appris à conduire dans ce pays; j'ai passé mon permis auto en 1974 et mon permis moto en 1976. Pendant ce voyage, je n'ai eu aucune difficulté à rouler du "bon" côté malgré quelque appréhension sur les petites routes du Lake District où on se retrouve très souvent seul avec aucun repère autre que les haies de 3 mètres qui bordent la route et empêchent de voir ce qui arrive derrière le tournant.

Notre premier arrêt à Bainton sur la A614 pour admirer la petite église du niènième siècle avait comme but de sonder le niveau de confort des copains pour savoir si le fait de rouler à gauche serait un problème et non de visiter cette église dont je ne savais absolument rien. Nous avons ensuite poursuivi la route en direction des Yorkshire Moors pour atteindre la ville de Helmsley puis l'abbaye de Rievaulx qui se trouvait un peu en dehors du road-book. Il est bon de souligner ici que, depuis quelques années, les road-books préparés par Moto 80 se limitent à tracer la route sans se soucier des lieux touristiques qui se trouvent sur le chemin. Personne n'ayant eu le temps de faire des recherches approfondies, je me voyais obligé de prendre des initiatives pour faire des arrêts culturels afin de couper le parcours en tronçons plus ou moins égaux.

Nous ne sommes restés que le temps de boire une jatte de café (chacun) et de prendre quelques photos avant de continuer le road-book qui commençait à devenir intéressant; des toutes petites routes avaient été choisies et nous avons pu apprécier la courtoisie des autochtones qui font tout leur possible quand il faut se croiser. Après quelques kilomètres parcourus à une moyenne de 40 km/h et vu l'heure avancée, nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans le charmant village de Osmotherley (à vos souhaits) où se trouvaient déjà d’autres motards du club Moto 80. Pour un premier repas sur le sol anglais, ce fut une réussite. Non seulement la nourriture était excellente mais l'accueil était sympathique. Tout comme à l'arrêt suivant à Reeth où le jeune homme qui tenait le bar nous a accueillis, des motards crasseux, dans son beau salon en cuir pour prendre le café. Tous ces cafés peuvent paraitre bizarre mais il faut avouer que certains d'entre nous carburaient à la bière ou au cidre. Donc, quand j’écris « café », il faut savoir interpréter.

En sortant du King's Arms de Reeth, quelques gouttes de pluie m'ont incité à enfiler ma combinaison anti-pluie. Ce n'était pas vraiment nécessaire mais je suis du genre prudent. A partir de là, l'itinéraire traversait la chaine des Pennines en profitant de paysages désertiques impressionants et c'est là qu'Alberto a choisi de tomber en panne ! En descendant sur Nateby, je m'inquiétais de ne pas voir quatre phares de moto dans mon rétroviseur et je me suis donc arrêté pour permettre au retardataire de rejoindre le groupe. Mais rien; quelqu'un manquait à l'appel. Avec Jacques, Didier et Henri en poste aux carrefours stratégiques, j'ai rebroussé chemin pour partir à la recherche d'Alberto. Et de fait, 6 kms plus loin, au bord de la route, à l'endroit le plus venteux qu'on puisse trouver, Alberto s'était arrêté et était en train de téléphoner à l'assistance. Renseignements pris, il s'inquiétait d'un bruit suspect de la roue avant. Le temps de mettre les autres au courant de la situation, tous ont rappliqué pour nous rejoindre. Il n'a pas fallu longtemps à Jacques pour diagnostiquer un roulement avant droit pété.

Heureusement, l'hotel n'était plus très loin. Avec la moto sur la remorque et Alberto comme passager sur la GS de Jacques, nous avons rejoint l'arrivée vers 19h00, bien à temps pour nous laver, prendre un café (encore !) et passer à table. Nous avions déjà élaboré toute une série de plans pour permettre à Alberto de poursuivre le voyage à moto et, suivant les possibilités, nous étions confiants pour la suite des évènements. Bien sûr, il a fallu un peu forcer la main de l'assistance qui [ab]usait de toutes les excuses pour ne rien faire (Ah, ces jeunes !) mais avec l'appui de Luc Paquier, tout allait s'arranger.

Après le repas qui, soit dit en passant, n'était pas mauvais du tout, nous avons pu constater que les jeunes de l'assistance étaient affairés sur la moto d'Alberto. Très bon signe pour la suite...

Samedi 20 juin

Réveil vers 7h00 après une bonne nuit. Alberto et moi, qui partageons la chambre pour ce voyage, avons commencé à réfléchir à l'organisation de la journée. Au petit-déjeuner, nous avons essayé de contacter nos garagistes respectifs en Belgique (décalage horaire jouant en notre faveur) et c'est Henri qui a eu le plus de succès en joignant TT2000 (qu'il soit béni) et obtenu la référence de la pièce défectueuse (le roulement de roue avant). Après le petit-déjeuner et quelques coups de téléphones aux garagistes répertoriés dans les pages jaunes, nous sommes tombés sur Penrith Motorcycles qui annonce avoir la pièce en stock et peut faire la réparation tout de suite. Sans hésitation, nous sommes partis en convoi vers Penrith, le 4x4 de l'assistance en tête (avec la roue avant de la DL dans le coffre) et la bande à Albert derrière. La réparation n'a pris que 15 minutes, à peine le temps d'admirer les bécanes dans le showroom, et n'a coûté que £ 20 (de toute façon, ce n'est pas moi qui payait; mais c'est pas cher quand même).

De retour à l'hotel, la roue a été remontée sous l'oeil attentif de Jacques et nous sommes partis pour la balade du jour à 10h50. Avec tout ça, nous n'avions qu'une heure et demie de retard sur le planning. Pas mal ! Et comme vous pouvez le constater, ce fut le évènement de ce voyage... à part bien sûr l'enquête policière de la nuit de lundi à mardi. Bref, nous voila sur la route de Shap sous un ciel chargé et dans une atmosphère humide. Je ne ferai aucune mention des prévisions météorologiques qui ont eu tout faux pendant ces 6 jours. Autant demander son avis au singe de la pub BMW qui, soit dit en passant, a porté ses fruits vu le nombre de singes qui en ont achetées et qui roulent avec. Mais bon, je m'écarte du sujet et revenons à nos moutons. Ce qui m'amène très justement aux petites routes qui traversent le Cumbria et qui sont chargées de moutons en liberté. De temps en temps, on voit un agneau gisant sur le bord de la route et on comprend vite pourquoi: prises de panique, ces chères petites bêtes s'empressent, à la dernière minute, de rejoindre la sécurité de leur mère qui se trouve de l'autre côté de la route. Maintenant vous connaissez l’histoire de PAF le petit agneau !

Quand ce n'est pas de moutons sur la route, c'est d'autres touristes. Et bien que ce ne soit pas encore la période des vacances annuelles, il y en avait déjà pas mal. Et les routes étant fort étroites et tortueuses, il n'est pas facile de doubler les voitures. L'alternative est alors de s'arrêter pour prendre des photos, ce que nous avons fait au bord de Ullswater, le premier vrai lac sur notre route.

Pour le déjeuner, nous nous sommes arrêtés à Keswick (prononcez "kezik") dans une pizzeria. Il faut avouer qu'on aurait pu mieux faire car ce n'est pas les pubs qui manquent dans ce charmant village mais on ne pouvait pas non plus se permettre de perdre trop de temps. Et la pizza était bonne, donc pas trop de regret. L'après-midi a commencé par une route fort sympathique avec vue sur une belle cascade puis je me suis un peu embrouillé les pinceaux aux alentours de Cockermouth avant de rejoindre Maryport où nous avons fait une halte café. L'avantage du Tripy quand on s'embrouille les pinceaux, c'est qu'on peut dire que c'est la faute de l'appareil.

Après Maryport-son port-son café, nous avons suivi la côte en direction de Carlisle et jusqu'à Silloth avant de repiquer plein sud vers Aspatria. Un accident impliquant une vieille Austin A35 a failli nous contrarier. Ayons quand même une pensée pour la personne qui a dûe être amenée en hélicopter-ambulance; les voitures des années 50 n'offraient pas beaucoup de protection en cas d'accident. La suite de l'itinéraire ne proposait rien d'extraordinaire; on avait déjà eu plus qu'un aperçu des petites routes étroites et aux virages serrés sans visibilité. En toute fin de parcours, nous avons pu ouvrir un peu et je remercie l'auteur du road-book pour avoir anticipé ce besoin.

Rien de spécial à signaler dans la soirée: nous avons bien mangé et nous sommes allés nous coucher tôt. Si, il y a tout de même un fait marquant qu'il est nécessaire de souligner pour être prêt la prochaine fois: il y a des pestes de petites mouchettes qui n'éxistent que pour vous mordre partout sur le corps. Et je dis bien "mordre" et pas "piquer" car une piqure de moustique, en comparaison, c'est de la gnognotte. De retour à la maison, j'ai mené mon enquête avec mon assistant Wiki et j'ai trouvé ceci: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ceratopogonidae. Il y en avait partout autour de l'hotel et nous n'avons pas trop fait attention au début parce que (1) elles sont à peine visibles et (2) on ne sent l'effet des morsures qu'après un certain temps. Donc, honorable lecteur, si vous comptez vous rendre dans le Lake Distict au mois de juin, munissez-vous d'une bombe (atomique fera l'affaire) pour détruire ce fléau.

Dimanche 21 juin

Lever de bonne heure, petit-déjeuner à huit et départ prévu à neuf. On attend Didier qui prend tout son temps et on se fait mordre par les cératopogonidés qui sont partout, même sous le casque vu le nombre de boutons que j'avais sur la tête à la fin du voyage.

On a pris de l'essence à l'entrée de Kendal avant de filer sur Newby Bridge près duquel Jacques voulait visiter le musée de l'automobile. Tiens, au fait, où est-il Jacques aujourd'hui ? Et bien, il nous a laché et il roule avec ses copains (ceux qui font le road-book en sens inverse). Non, en fait, il nous avait demandé la permission la veille et on la lui avait gracieusement accordée. C'est donc Didier qui s'était chargé de localiser ce fameux musée et il nous y a mené de main de maitre après un détour intentionel par le prioré de Cartmel. Nous avons dû demandé notre chemin à un gars du coin et sa réponse était claire: "Alcohol ? just down the road". Ah bon ? En fait, il s'agissait de "Holker Hall" (donc vous savez comment le prononcer) qui abrite encore pour quelque temps un musée de voitures ainsi que l'exposition des Bluebirds de Malcom et Donald Campbell. Je vous invite à parcourir le site et la visite virtuelle de ce musée (Lakeland Motor Museum) faute d'avoir eu l'autorisation de prendre des photos.

Après cette visite instructive (apparement et suite à l'examen de conduite, Alberto est meilleur pilote que moi... Je demande un recomptage) et après un café, nous nous sommes dirigés vers Newby Bridge pour retrouver le road-book. Nous nous sommes arrêtés au Red Lion de Hawkshead pour le déjeuner. C'est un charmant petit village qui... bla bla bla. Nous avons bien mangé, c'est ça qui compte en fait. Puis nous avons continué le road-book en longeant Coniston water.

Au départ de Hawkshead, je sentais que l'heure tardive commençait à en inquiéter certains. J'ai donc pris l'initiative de rester sur la grande route (la A595) pour rejoindre Gosforth plutôt que d'emprunter la petite route qui traversait la montagne. Cela nous a permis d'ailleurs de prendre quelques minutes pour un café dans le domaine du chateau de Muncaster qui abrite aussi le centre inter-galactique des chouettes et hiboux.

Après cet arrêt réparateur, nous avons retrouvé quelques petites routes bien étroites qui nous ont menés à Wast Water, au pied de Scaffel Pike, point culminant de l'Angleterre (977 m).

La suite du road-book nous réservait une petite surprise... Nous avions déjà eu l'occasion de descendre et monter quelques petites pentes abruptes, genre 25%, avec des virages bien placés dans l'inclinaison mais on ne s'attendait pas à trouver des pentes à 30% avec des virages en épingle-à-cheveux. Les panneaux indicateurs du genre "non recommandé aux véhicules" ou "danger 30%" nous faisaient bien rire sous nos casques mais on a moins rigolé quand on a vu ce que ça donnait. Assez bizarrement, je ne me suis pas arrêté pour prendre des photos pendant la montée ou la descente. J'étais bien trop occupé à négocier les virages à petite vitesse. Ce n'est qu'une fois arrivé dans la vallée que j'ai pris de temps de souffler (et oui, 10 minutes de moto en apnée). Et heureument que la route était sèche.

Après ça, pensez bien que plus rien ne pouvait nous arrêter. Le petit col ridicule avec une pente à 25% a été prise les doigts dans le nez et nous avons rejoint Windermere et son lac pour une dernière pause... sans café. Ensuite, la rentrée à l'hotel s'est soldée par une petite pointe de vitesse sur la A6 entre Kendal et Shap. Une petite anecdote: emporté par son élan, Didier a raté l'entrée de l'hotel et est arrivé bon dernier! Je dois penser à lui recommander une certaine lecture de Jean de la Fontaine. Ce serait bien utile pour sa culture... (hi hi hi)

Rien à signaler pour cette fin de journée à part bien sûr les midges qui ont profité de la bonne viande fraiche belge.

Lundi 22 juin

Ces voyages sont bien trop courts ! Il était déjà temps de quiter le Lake District et rejoindre Hull où nous attendait notre bateau pour rentrer en Belgique. Il ne fallait pas trop trainer car le bateau n'attendrait pas longtemps et le dernier embarquement était vers 17h30.

L'itinéraire pour le retour fut très plaisant. On a eu droit à la plus belle journée avec un ensoleillement presque total. Les quelques gouttes d'eau aperçues ne nous ont pas inquiétés. Pour le déjeuner, nous nous sommes arrêtés à York où nous avons perdu Jacques. Comme je craignais des embouteillages, j'ai dû insister pour qu'on ne visite pas la cathédrale mais, après reflection, nous aurions eu largement le temps. Tant pis, ce sera pour une autre fois.

Nous sommes arrivés au quai King George vers 16h15 et n'avons pas dû attendre longtemps avant d'embarquer. Même emploi du temps qu'à l'aller: tous dans la cabine, puis passage à la douche avant d'aller sur le pont puis prendre un verre au bar avant d'aller souper. Mais... C'est là que commence l'enquête policière digne des meilleurs romans d'Agatha Christie. Ou presque. Je vous relate les faits et vous en tirez vos propres conclusions:

  1. en retournant dans notre cabine après le souper, Henri et Bernadette découvre un sac plein de vêtements
    Etait-il là avant le souper, personne n'est bien certain.
  2. comme de toute façon il est physiquement impossible de dormir à cinq dans ces cabines, je porte le sac à la réception.
  3. de retour dans la cabine, Bernadette avait découvert une trousse de toilette qui n'appartient à aucun d'entre nous; entre temps , Henri avait trouvé son essuie tout mouillé.
  4. je retourne à la réception avec la trousse de toilette et on me propose de changer de cabine. Je refuse cette offre préférant rester avec mes amis.
  5. de retour dans la cabine, Bernadette avait maintenant découvert un pantalon et une veste en cuir accrochés au porte-manteaux.
  6. flute, je ne retourne pas à la réception et décide de me coucher.

Vraisemblablement, il s'agissait ici d'un motard (ou d'une motarde) qui avait laissé ses affaires dans notre cabine. Mais comment cela etait-il possible puiqu'on avait les deux clés qui ouvrent la porte ? Il est vrai que, comme à l'allée, on avait changé de cabine avec le couple qui devait normalement la partager avec Henri et Bernadette mais le petit barbu avait lui-même échangé ses clefs avec nous. Mystère...

Avant de pouvoir nous endormir, nous avons échafaudé plusieurs hypothèses mais aucune ne tenait la route (pas comme nos fantastiques motos). Ce n'est qu'à minuit et demie, l'heure du crime... et demi, que la lumière fut faite... en pleine nuit. Quelqu'un était en train de crochetter la serrure de la porte que nous avions pris soin de fermer à double tour. Le suspens était insoutenable quand soudain, la porte s'ouvrit doucement dans un grincement imperceptible rappelant l'ouverture du cercueil de Dracula lui-même. Le mystérieux personage cherchait l'interrupteur de sa main tremblante quand tout à coup, la lumière jaillit dans la cabine.

Et voila une mystèrieuse affaire de plus est éclaircie car on apprendra le lendemain que Nadine (ou Nadien), n'était pas en fait la femme du petit barbu et n'était donc pas au courant du changement de cabine. Elle était arrivée en retard au bateau (avec le groupe qui fait le voyage à l'envers) et était allée demander une clé supplémentaire pour ouvrir sa cabine.

En tout cas, on a bien rigolé. J'ai même cru à un moment donné que Henri allait s'étouffer.

Epilogue (mardi 23 juin)

Retour à la maison par le chemin le plus direct. Après un petit-déjeuner copieux (toujours à volonté), nous avons trainé un peu sur le pont étant donné que le bateau avait presque deux heures de retard sur l'horaire. Cela nous a permis de glander un peu plus avant de retrouver nos bécanes et de prendre la route. Il n'était pas convenu qu'on roule ensemble donc, une fois les formalités ecartées, nous avons chacun pris la route à notre rythme. Je suis arrivé à la maison vers 13h00 après un beau voyage.

Je remercie les copains pour la compagnie et, n'étant pas du tout sûr de qui a payé les pots, je vous dis merci à tous pour ça aussi. Le prochain voyage sera l'Espgane et je suis impatient d'être en septembre. En attendant, je vais mettre ma moto à l'entretien car j'ai bien appris la leçon de ce voyage-ci.

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