Les Alpes 2007 (balade en 3 actes) |
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Le départ était prévu à Dinant où Henri, Alberto et moi nous étions donnés rendez-vous pour 10:00, heure plus que respectable
grâce au fait que la descente vers les Alpes était programmée en deux jours. J'ai dû enfiler le plastique 5 minutes à peine
après avoir quitté la maison et je suis arrivé devant la gare de Dinant vers 9h35,
bien à l'avance en croyant être le premier mais Henri avait pris un malin plaisir à me devancer et m'attendait déjà
au café d'en face.
Le temps de boire un petit café justement et de médire sur notre copain absent, celui-ci est arrivé pile à l'heure et nous a rejoint à table pour boire sa drogue. C'est Henri qui a eu l'honneur et la générosité de payer la première tournée. Nous avons quitté Dinant vers 10:15, toujours plastifiés, en direction de Beauraing, Bouillon et la France. Pour changer un peu de la route habituelle, mon road-book nous faisait passer par Virton puis Longuyon...
Henri: Ton road-book emprunte plein de petites routes... J'ai eu du mal à tracer l'itinéraire sur la carteJe n'aurais peut-être pas dû m'avancer car, dès Virton j'ai été obligé de m'arrêter pour compulser l'atlas Michelin que Henri a la bonne habitude d'emmener dans son top-case et nous nous sommes quand même égarés avec un détour d'une bonne trentaine de kilomètres pour trouver Longuyon. En ma défense, après nous être arrêtés sur la N875 en face d'un panneau indiquant Longuyon à 18 kms, nous n'avons plus vu d'indication et avons suivi la route principale jusqu'à Longwy.
Bref, il était bien tard quand nous nous sommes arrêtés pour manger à Etain (comme prévu sur le road-book) dans une pizzeria dénichée par Henri. J'en ai profité pour enlever le plastique afin de ne pas suer dedans pendant la pause.
Henri: Taggliatelle sauce machinVous aurez compris que je ne me rappelle plus très bien ce qui a été commandé mais comme ça n'a aucune importance, vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
Au moment de repartir, nous avons décidé de ne pas remettre les plastiques. J'ai eu plusieurs occasions de me perdre sur les petites départementales et, chose inavouable, nous avons même dû faire demi-tour pour trouver la N4. C'est sur cette N4 d'ailleurs que le ciel menaçait de nous tomber sur la tête mais nous sommes restés (plus ou moins) au sec en contournant Nancy par le sud. Nous avons eu droit aussi à une déviation avant Bains-les-Bains...
Comme nous étions un peu en retard sur l'horaire, nous avons envisagé de prendre un raccourci mais après un petit coup de fil
à l'hotel pour signaler notre retard, nous avons poursuivi le road-book par Saint-Loup et Vesoul. Bien nous en a pris car
nous avons évité une belle drache qui nous aurait "eus" si on avait pris le raccourci. D'ailleurs, au vu de l'état de certaines
routes bien trempées lors de notre passage, il me semble que le cumul de détours involontaires nous a permis de rester au sec l'après-midi.
Nous sommes donc arrivés à Villersexel vers 19:20 où le patron de l'hotel du commerce nous a ouvert son garage pour
qu'on y range les motos pour la nuit.
Je m'attendais à un petit hotel sympa, une fausse impression fournie par le site internet, et nous nous sommes
retrouvés plutôt dans une "usine" d'un standing raisonable mais qui n'a rien à voir avec les chambres d'hôtes que
Henri a le don pour dénicher. Il manquait ce contact humain qui est tellement agréable le soir autour de la table.
Heureusement que la nourriture était de bonne qualité et que la chambre était confortable.
Réveil très agréable après une bonne nuit de repos car agrémenté de la retransmission des championnats
du monde de beach volley féminin de Gratz. Si les petits enfants ont droit aux dessins animés le dimanche matin,
il est tout à fait normal que les grands enfants puissent regarder des athlètes "bien proportionnées" en maillot de bain.
Le petit-déjeuner était pas mal non plus (croissant, pain, confiture, yaourt, etc.), assis qu'on était juste à
côté d'une volière où chantaient plusieurs oiseaux.
Nous sommes partis de l'hotel vers 9:00 et avons voulu visiter le chateau avant de quitter Villersexel.
Malgré le fait que ce chateau est signalé par des panneaux en ville, il ne se visite pas et on ne peut même
pas rentrer dans le parc... sauf quand on est italien et qu'on a du culot à revendre.
On ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir essayer ! Tant pis pour la culture, la route nous attend.
Et, sans me vanter, c'était une belle route qui nous a menés jusqu'à la Combe du Lac où nous avions rendez-vous
avec Jacques qui remontait du sud pour nous rejoindre. En fait, le lieu du rendez-vous était un peu imprécis car
Jacques avait envoyé un SMS à Henri pour dire qu'il nous retrouverait sur la route en suivant le road-book
à l'envers à partir de Bellegarde. De mon côté, j'avais clairement indiqué sur le road-book le lieu et l'heure
du rendez-vous: le restaurant l'Anversis, avec le numéro de téléphone et une carte ! Si nous n'avons eu aucun mal
à trouver le restaurant qui était d'ailleurs bien signallé de la route, Jacques est passé devant par deux fois sans
s'arrêter. En plus, lui nous attendait à un croisement qui n'était pas sur le road-book... Un peu distrait notre
professeur Tournesol.
Cela ne nous a pas empêché de bien manger une croûte à quelque chose ou autre... Je me rappelle seulement qu'il
y avait des patates avec des légumes et du fromage accompagnés de deux grosses saucisses (de Morteaux) sur une tartine
de pain, tout cela cuit dans un ramequin. C'était pas mauvais du tout et nous n'avions plus faim pour un dessert.
Nous avons poireauté une bonne demie heure en attendant Jacques qui n'est jamais arrivé avant de repartir vers 14:15 après qu'il ait téléphoné à Henri pour lui dire qu'il ne nous trouvait pas (on s'en doutait). En fait, on l'a retrouvé quelques kilomètres plus loin à Mijoux. Nous avons donc continué la route à quatre en passant par Bellegarde (que je voulais contourner), Seyssel (où nous avons pris un café), Rumilly (où nous avons pris de l'essence) avant de rejoindre la D911 qui nous a fait traverser le massif des Bauges avant de redescendre sur la N90 dans la vallée.
De là, il ne restait plus qu'à rejoindre Albertville puis Notre-Dame de Briançon par la route nationale en prenant soin de ne pas se faire radariser. Nous sommes arrivés à l'hotel Le Capricorne un peu avant 19:00 et où Didier nous attendait déjà. Gilles, le patron, avait confié le code d'entrée à Henri et avait indiqué les numéros des chambres qui nous étaient réservées. Après nous être installés chacun chez soi (chambre individuelle, s'il-vous-plait), nous sommes allés manger à la pizzeria du coin où certains ont choisi le menu à 12 euros tandis que je prenais une salade composée.
Henri: Vas-y pour trouver en Belgique un menu pour 12 euros et comprenant entrée, plat et dessert...Nous étions de retour à l'hotel vers 22:30, juste à temps pour voir la fin du film diffusé en mémoire à Michel Serrault, mort beaucoup trop tôt le brave homme.
Après un solide petit-déjeuner (au moins une baguette et 250 g de beurre par personne), nous sommes partis pour une petite balade de 370kms (sans compter les erreurs) vers le nord. Premier arrêt: Albertville pour acheter une ampoule de phare pour la GS1200 et prendre de l'essence pour tous. Ensuite, direction Ugine et la chaine des Aravis avec, en plus des arrêts fréquents pour prendre des photos, le plus souvent en haut des cols, une halte ravitaillement au Grand Bornand pour acheter de quoi pique-niquer.
Après plusieurs cols, nous avons réussi à nous séparer et, comme Jacques m'attendait à l'entrée de Cluses (c'est pas que j'allais plus lentement que les autres - faut pas croire n'importe quoi - mais c'est que je m'étais arrêté pour les prendre en photo), nous avons pris le chemin de Taninges, Samoens et Sixt Fer-à-Cheval tandis que Didier, Henri et Alberto se fourvoyaient magistralement. Ils ont même prétendu qu'ils étaient sur la bonne route et qu'ils nous attendaient à un rond-point... (comme je disais plus haut, il ne faut pas croire n'importe quoi).
En fin de compte, Jacques et moi sommes arrivés à Sixt Fer-à-Cheval avant les autres et nous nous sommes installés à la terrasse d'un café pour siroter un Perrier-citron en les attendant. Une fois le groupe au complet, nous avons d'ailleurs pique-niquer sur place, avec l'accord de la patronne, car la route menant au cirque du Fer-à-Cheval était fermée pour cause d'affaissement et nous empêchait de rejoindre notre lieu choisi pour le repas de midi.
Après le déjeuner, nous avons pris la direction de la Suisse en passant par le col de Joux Plane mais à Chatel, nous nous sommes égarés ce qui nous a permis de visiter un petit col charmant, le col de Bassachaux, apparement bien connu des locaux. On a quand même trouvé la Suisse un peu plus tard mais juste pour faire coucou car on ne faisait que passer. Après Martigny,nous avons grimper le col de la Forciaz avant de prendre de l'essence et puis retrouver la France pour quelques kilomètres de bonheur dans la longue descente sur Chamonix puis Le Fayet. On a aussi pu admirer les glaciers qui descendent du Mont Blanc et qui offrent un spectacle impressionant.
Arrivé à Le Fayet, j'ai eu la malchance de perdre les autres à un feu rouge. J'ai donc suivi les indications pour "Albertville" ce qui m'a amené dans la ville de Saint Gervais qui est en fait un bouchon en continu. Heureusement que j'étais à moto car j'ai pu jouer à saute-mouton sans trop perdre de temps et rejoindre les copains qui avaient emprunté un autre itinéraire et qui m'attendaient bien gentiment au bord de la route.
François: Et alors ? On n'attend plus les copains ?Bien entendu, j'exagère un tout petit peu... Mais si peu. Ma mauvaise humeur est vite passée car la route est devenue beaucoup plus roulante et même la traversée de Mégève a été sans histoire. L'arrivée sur Ugine par les gorges d'Arly annonçait la fin de cette longue balade et je crois même que j'ai pousser une petite pointe de vitesse sur le dernier tronçon de la N90 en arrivant sur N.D. de Briançon. Pas vu, pas pris !
Nous avons mangé assez tard vu notre arrivée vers 20:30 et le passage obligé au bar pour déguster la bière offerte par Gilles. Le menu comprenait une entrée, un plat, du fromage et un dessert. Je ne me rappelle plus du contenu, seulement du format, mais je me suis régalé. Comme tous les autres soirs d'ailleurs, même quand on a eu la fondue au fromage, juste après les croquettes au fromage comme entrée et suivi du plateau de fromage avant la tarte au fromage pour dessert.
Après un solide petit-déjeuner (au moins une baguette et 250 g de beurre par personne), nous sommes partis en direction du sud avec, comme but ultime, la montée impossible vers le col de la Finestre. Jacques tenait absolument à nous faire admirer le panorama offert par la route de crête qui part du colle delle Finestre et descend sur Sestriere en passant par une collection d'autres cols (voir road-book: Cols). Je dois avouer que je n'étais pas très serein à l'idée de faire du tout-chemin avec ma DL650 et je n'étais pas le seul à appréhender cette aventure.
Après une rapide montée du col de la Madeleine, la descente sur La Chambre, l'achat du pique-nique, la montée vers Lanslebourg par la N6 (plutôt chiant) et la montée vers le col de Mont-Cenis (dans le brouillard) puis la descente sur Susa, nous étions regroupés au pied de la route menant au col. Les rumeurs de mutinerie devenaient de plus en plus insistantes. Déjà en Belgique, lorsque Jacques avait lancé l'idée de passer par ce col, des avis différents avaient été émis. Moi-même, j'étais plutôt contre et j'avais même préparé un road-book alternatif qui passait par Bardonècchia et le col de l'Echelle pour rejoindre Briançon par le nord. Donc, au pied du col, nous avons décidé de faire un essai et, si cela était probant, de continuer jusqu'à Sestriere sur les 35 kms de caillasse et terre battue.
La montée à partir de Susa devait faire au moins du 25% et, après seulement 10 kms et d'innombrables épingles à cheveux plus serrés qu'un boa amoureux, nous avons entamé les 10 kms de chemin qui menaient au sommet du col. Je dois avouer que je n'ai pas du tout pris plaisir à cette montée qui demandait un effort de concentration inhabituel et empêchait de prendre le temps de regarder le paysage. Une fois arrivé en haut, j'avais pris la décision de redescendre par la route goudronnée.
Jacques: Alors, n'est-ce pas formidable ?C'est donc deux petits groupes qui se sont formés: Jacques et Henri pour la route des crêtes remplie de cailloux et Didier, Alberto et moi pour la descente par la route goudronnée à l'occasion du giro. Au fait, après recherche sur internet, je confirme que les coureurs sont bien passés par le chemin en terre (YouTube - Colle delle Finestre). Pendant que Jacques et Henri passaient par les cols dell'Assietta, Lauson, Blegier, Bourget, Basset et d'Euboux / l'Effrain, Didier, Alberto et moi faisions une halte pique-nique au bord du lac de Pourrières avant d'avancer jusqu'à Sestriere où nous avons dégusté un café et une glace en terrasse.
Après la reformation du groupe de cinq vers 15:30, nous avons continué sur Briançon où nous avons pris de l'essence avant de remonter par le col du Lautaret, le col du Galibier (superbe !), Valloire, le col du Télégraphe (non, ce n'est pas le tour de France), Saint Michel de Maurienne puis La Chambre et le col de la Madeleine avant de pousser une petite arsouille dans la descente sur N.D. de Briançon. C'est quand même bien la moto ! Nous avons encore eu droit à la bière offerte par le patron ainsi qu'à un excellent repas avant de se jeter au lit pour une bonne nuit de repos.
Après un solide petit-déjeuner (au moins une baguette et 250 g de beurre par personne), nous sommes partis en direction de l'est cette fois-ci mais en passant d'abord par la ville médiévale de Conflans pour... nous arrêter au garage Suzuki afin que Didier achète une bombe de graisse de chaine. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers Bourg Saint-Maurice par Beaufort, le col du Pré et le barrage de Roselend. L'idée d'origine était de passer en Italie par le col du Petit Saint Bernard et il a été décidé de combiner deux road-books en un. Quelques lacunes de communication ont fait que Alberto et moi n'étions pas très au courant de ce qui avait été décidé et il est normal que j'ai failli prendre une mauvaise route (j'ai été remis dans le droit chemin par Jacques) et que Alberto, pris dans son élan, ait foncé sur Bourg Saint-Maurice alors que les autres partaient visiter la ville des glaciers.
Nous nous sommes retrouvés à Bourg Saint-Maurice d'où nous avons pris la direction de Courmayeur en passant par le col du Petit Saint Bernard. A Courmayeur, Jacques nous a guidés au restaurant du refuge au-dessus du Val Veny où nous avons déjeuné. Après le repas, nous avons accompagné Jacques dans sa montée diabolique vers un chemin pentu où il avait décidé de venir prendre une photo de sa belleu béhèmeu devant le massif du Mont Blanc. J'ai eu un mal fou à faire demi-tour sans me casser la gueule et je suis redescendu calmement en direction de Courmayeur. J'ai ensuite pris les devants pour remonter le val Ferret où nous nous sommes arrêtés pour une petite pause; Jacques et Henri ont fait la sieste tandis que Didier et Alberto discutaient de choses et d'autres.
Au moment de repartir, Jacques a décidé d'aller faire un tour un peu plus loin (les fonctionnaires qui nous avaient interdit l'accès plus tôt pour cause de manque de place pour se garer dans le village étaient partis - journée terminée à 16:00) par pur esprit de rébellion, j'en suis sûr, et pour défier les autorités. Il a été accompagné par Didier qui proposait même d'offrir un pot mais il n'a pas réussi à nous soudoyer. Henri, Alberto et moi sommes repartis en direction du col du Petit Saint Bernard et de la France.
Arrivé à Courmayeur, nous avons eu quelque mal à trouver la sortie et, tandis que je tournais autour d'un rond-point,
mes deux compagnons ont filé à l'anglaise... sur la mauvaise route ! Occupé que j'étais à tourner, je n'avais pas vu la direction
qu'ils avaient prise et je suis moi parti dans la bonne direction. Comme je les croyais devant moi, j'ai cravaché pour les
ratrapper et je suis donc arrivé en haut du col environ 10 minutes avant eux. Dès qu'ils m'ont rejoint, nous nous sommes
assis à la terrasse d'un café (côté italien) pour manger une glace et boire un verre à la santé des absents et payés par Alberto.
Promettez-moi surtout de ne pas en toucher mot à Jacques et Didier: ils seraient verts de jalousie.
Après notre goûter (merci Alberto), nous avons attendu deux ou trois minutes pour la forme mais comme Jacques et Didier n'arrivaient pas, nous sommes repartis dans la descente sur Bourg Saint-Maurice. Après une traversée de ville un peu pénible à cause des embouteillages de fin de journée, nous avons rejoint N.D. de Briançon par la N90 (en fait, il n'ya a pas beaucoup de choix) pour arriver vers 18:30. Si mes souvenirs sont bons, Jacques et Didier sont arrivés quelques 20 minutes plus tard et nous avons tous pris l'apéro en terrasse: la petite bière offerte par le patron. Après le repas - une bonne tartiflette bien consistante - je suis monté dans ma chambre pour regarder Le Viager diffusé en mémoire à Michel Serrault.
Après un solide petit-déjeuner (au moins une baguette et 250 g de beurre par personne), nous sommes partis en direction de l'ouest pour changer. Mais malheur de malheur, il avait bien plu la nuit et le ciel était plutôt menaçant. En tous cas, les routes étaient bien mouillées.
Henri: On met les plastiques ?Nous sommes donc partis revêtus de nos combinaisons de pluie en direction du col de la Madeleine (en fait, je ne me souviens plus très bien à quel moment on a enfilé ces combinaisons; il se peut bien que ce ne fut qu'une fois arrivés au sommet du col...). Dans la montée, je suivais Jacques qui roulait encore plus lentement que d'habitude et j'ai lachement profité d'un carrefour où il s'est trompé de chemin pour le perdre et continuer la montée à un rythme un peu plus intéressant. Une fois arrivé en haut où les autres attendaient, j'ai annoncé que Jacques avait fait un "tout droit" (ce qui était vrai)... Mais je ne sais pas mentir et je leur ai expliqué la situation.
La descente sur La Chambre fut très sage car Didier roulait devant et n'avait pas très confiance en son pneu avant. On s'est arrêté pour acheter le pique-nique, sauf moi qui avais encore une fois décidé de faire bande à part (vous saurez pourquoi dans quelques lignes), avant de grimper au col du Glandon. Arrivé en haut, j'avoue que j'en avais un peu marre de l'allure "cortège funèbre" que le groupe avait adoptée. Quand il a été question de faire un détour par le col de la Croix de Fer avant de redescendre dans la vallée, j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti devant pour être sûr de pouvoir rouler un peu normalement.
En fait, ce n'est pas très compliqué et c'est une technique qu'on enseigne au stage de Nivelles: quand la route est mouillée, il faut garder la moto la plus droite possible afin de minimiser les risques de dérapage. Une façon de faire ça, c'est de rouler plus lentement. Une autre façon, un peu meilleure celle-ci, c'est de se déhancher plus. Cela peut paraître bizarre sur un trail mais c'est très efficace et un minimum d'entrainement suffit à prendre l'habitude. Je me suis donc échappé du groupe dans la descente sur Vizille où je suis allé prendre de l'essence. Une demi-heure plus tard, j'étais au col de Luitel et j'ai poursuivi la route jusqu'à Chamrousse où je me suis arrêté. J'ai envoyé un SMS à Henri et Alberto pour indiquer où j'étais puis je suis allé boire un café dans un resto du coin. Quelque minutes plus tard, je recevais un message d'Alberto me signalant qu'ils étaient aussi allé prendre de l'essence à Vizille.
François [12:50]: je suis à Chamrousse 1750
Quarante cinq minutes plus tard, ne voyant personne arrivé, je suis remonté sur ma moto pour continuer ma route. La descente
de Chamrousse par la D111 en direction de Saint Martin d'Uriage est formidable: une route large avec de grands tournants très
larges et un bon revêtement: le pied ! Et j'en ai bien profité car il ne pleuvait pas. En bas, j'ai pris la direction de Allevard par la D280,
une très jolie petite route, un peu piègeuse par endroit. Sur un tronçon en travaux, j'ai dû m'arrêter pour laisser
décharger un camion et c'est à ce moment précis que le ciel m'est tombé sur la tête: des grêlons gros comme des oeufs de poule !
Je n'ai pas vraiment eu le temps d'enfiler mon plastique (que j'avais enlevé à Vizille) avant d'être bien trempé.
Heureusement, le camion avait dégagé la route et j'ai pu passer pour aller me réfugier quelques centaines de mètres plus loin
sous un abri bus où j'ai pu faire sécher ma combinaison.
J'ai attendu que l'orage soit passé avant de me remettre en route... sans la combinaison ! Et, à part quelques grosses gouttes
et un taux de saturation dépassant les 100%, j'ai eu du temps raisonable jusqu'à Fond de France où je me suis arrêté
pour aller chercher la cascade du Pissou. Après tout, on suit le road-book jusqu'au bout ou on ne le suit pas !
Malheureusement, je ne l'ai pas trouvé cette foutue cascade. Et pourtant, je suis parti du bon endroit car un panneau
indiquait clairement "cascade du Pissou: 1,7 kms par là". Après 35 minutes de marche sur des chemins rocailleux et forts en pente,
vêtu de ma veste et mon pantalon de cuir, sans oublier les bottes, j'ai abandonné la recherche et ai fait demi-tour.
Sur le retour, j'ai reçu un coup de fil d'Alberto qui me faisait savoir que Didier et lui étaient arrêtés au bord
de la route pour laisser passer un orage.
Au moment d'arriver à la moto, il a commencé à pleuvoir fort. J'ai donc enfilé mon plastique et ai pris la route qui resdescendait sur Allevard pour retrouver la D925 jusqu'à Albertville puis la N90 jusqu'à N.D. de Briançon où les autres venaient d'arriver. Et bien, malgré ce temps qu'on pourrait qualifier de pourri, je me suis bien amusé ce jour-là et l'excellente fondue au fromage que Gilles nous avait préparé a terminé cette journée en beauté.
Après un solide petit-déjeuner (au moins une baguette et 250 g de beurre par personne), nous sommes partis en direction du nord pour remonter en Belgique. J'avais préparé un road-book facile pour les 380 kms qui nous séparaient de Villersexel et l'Hotel du Commerce, le même qu'à l'aller. J'avais aussi tenu compte de l'intérêt que Didier avait porté sur la petite ville d'Ornans et, par chance, le road-book passait par la source de la Loue et sa vallée, au grand plaisir de Jacques.
Les premiers kilomètres sur la N90 et la N508 furent vite oubliés quand nous avons tourné sur la D12 pour rejoindre Thônes et essayer de contourner Annecy par le nord. Je me suis un peu perdu dans les multiples croisements qui forment un plat de spaghetti autour d'Annecy mais on s'en est bien sorti quand même pour se retrouver sur la N508, encore, en direction de Bellegarde.
Nous avons quitté cette route après une vingtaine de kilomètres pour couper à travers la montagne par une petite route bien sympa qui nous a amené dans le défilé de l'Ecluse, au nord-est de Bellegarde. De là, nous avons pris la D984 en direction de Genève et Gex où nous avons pris de l'essence avant de grimper au col de la Faucille puis redescendre sur Les Rousses où nous nous sommes arrêtés pour déjeuner, un chouette resto choisi par Didier quelques kilomètres avant la ville.
Après le repas, nous avons continué la Nationale 5, pas très encombrée par cette journée classée noire par Bisou Futon,
jusqu'à Champagnole pour bifurquer à droite sur la D471 puis la D473 vers Cuvier. Après Boujailles, nous avons fait une
petite halte et, pendant que Alberto allait s'acheter un paquet de clopes, les autres ont fait une courte sieste.
Courte parce que Didier s'est rendu compte que si on restait à ne rien faire, on risquait fort de ne pas avoir le temps
d'aller visiter la source de la Loue, ce qui aurait été dommage. Un petit arrêt s'imposait donc juste après Ouhans.
Ensuite,nous avons pris la route touristique de la vallée de la Loue qui offre un spectacle surprenant (qui n'est malheureusemnt pas très bien rendu sur ces photos) pour arriver à Ornans que nous avons visité de la terrasse d'un café. Nous avons eu le temps de boire deux tournées avant les derniers 78 kms pour rallier Villersexel et l'Hotel du Commerce.
J'avais pris soin d'avertir le patron de notre arrivée tardive (vers 19:30) pour qu'il ne reloue pas nos chambres réservées mais il n'y avait pas beaucoup de risque car nous étions les seuls clients de l'hotel. Il y avait bien d'autres clients mais pour le restaurant seulement. D'ailleurs, nous aurions bien voulu, nous aussi, pouvoir choisir notre menu mais le patron avait décidé que la formule "demi-pension" se traduisait par un menu imposé, et tant pis pour ceux qui n'aiment pas le couscous ! Ca a jeté un froid et même le bal musette auquel nous nous sommes rendus après le repas n'a pas beaucoup amélioré les affaires.
Après un bon petit-déjeuner (le choix de pains, céréales et confitures était généreux) et une note plutôt raisonable (42,50 euros chacun) ce qui a permis à certains de retrouver le sourire perdu dans le couscous de la veille, nous sommes partis en direction du nord pour terminer notre remontée vers la Belgique. La journée s'annonçait plutôt longue car il y avait plus de 500 kms au compteur, sans compter bien sur les déviations et autres petites erreurs. Ca a d'ailleurs pas mal commencé quand, après avoir parcouru à peine 20 kms, je me suis trompé de direction et on est repartis sur Belfort au sud-est au lieu de remonter au nord-est sur Le Thillot.
Cette erreur nous a couté une bonne trentaine de kilomètres en plus mais surtout une bonne heure de route en plus car,
dès que Jacques a vu qu'on s'approchait du Ballon d'Alsace, il a bien fallu y aller ! C'est vrai que c'est chouette
tous ces tournants mais ça ralentit un peu la cadence... Bref, après tout ça et quelques cols supplémentaires qui, eux,
étaient sur le road-book, nous avons pique-niqué au col du Donon après avoir ravitaillé à Saales. Nous n'avions qu'une
heure de retard sur le planning mais Jacques avait l'idée d'être à 19:00 à Bruxelles, ce qui devenait difficile.
L'après-midi s'annonçait chaude donc, dans le sens où il ne fallait pas perdre trop de temps. C'est sans doute pour ça que, quand j'ai voulu m'arrêter à Chateau-Salins pour prendre un café et faire pipi, Didier, qui était passé en tête de convoi suite à une petite pointe de vitesse sur la D955, ne nous a pas vu dans ses rétroviseurs et a continué sur Nomeny... Jacques a un peu hésité mais s'est rallié à la majorité, c'est à dire Henri, Alberto et moi. Je sentais que la route devenait un peu lassante et qu'il fallait une bonne dose de café pour nous réveiller. C'est d'ailleurs aussi la raison qui a poussé Didier à augmenter sa vitesse, comme il nous le dira plus tard (Flut ! Je viens de casser le suspens.).
Bref, nous avons roulé sans Didier le reste de l'après-midi. Je connaissais assez bien la route donc on ne s'est plus trompé. Nous avons repris de l'essence à Stenay, quelques kilomètres avant la frontière avec la Belgique, et Henri nous a quittés sur la N43 avant Sedan pour filer sur Charleville et Couvin puis Beaumont. Jacques, Alberto et moi avons continué sur Beauraing où nous avons retrouvé Didier qui s'apprêtait à repartir. Il avait pris une bonne demi-heure d'avance sur nous malgré sa petite bafouille à Nomény suite à laquelle il pensait être derrière. Tiens ! Ca me rapelle quelque chose, ça.
Didier: Ca fait une demi-heure que je suis ici; j'étais sur le point de repartirEt quand Didier dit qu'il cravache, c'est pas du 80 comme la traction d'Alain Souchon ! Nous nous sommes dit au revoir au relai du motard de Pondrome avant de reprendre la route car nous allions bientôt nous séparer. Jacques, Didier et moi avons fait route ensemble jusqu'à Villers-la-ville alors qu'Alberto nous quittait en chemin. Un petit échange d'emails le soir a confirmé que nous étions tous bien rentrés chez nous.
Ce fut un chouette voyage. J'espère que les autres ne m'en veulent pas trop d'avoir de temps en temps quitté le groupe mais c'est chose nécessaire pour rester de bonne humeur. Et la bonne humeur a régné pendant les huit jours, ce qui est formidable. La DL650 a maintenant besoin d'un petit entretien vu qu'elle a allègrement dépassé les 10 000 kms et je devrai sans doute remplacer le pneu arrière avant l'hiver.
P.S. | N'hésitez pas à lire une autre version des faits sur le site de Henri et / ou sur le blog d'Alberto (n'oubliez pas que sur un blog, il faut lire à l'envers). |
P.P.S. | La photo de fond qui me montre en plein anglage a été prise par Henri et fait partie de son album;
les photos sont dans le désordre mais n'en sont pas moins belles pour autant. Et en parlant d'album photos, en voici d'autres:
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