week-end de l'Ascension (road-book)
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Avant toute chose, je voudrai préciser que si j'ai fait ce voyage de 4 jours, c'était en partie pour analyser le comportement de la DL650 sous la pluie. La météo s'annonçait mauvaise et elle a été mauvaise, sauf le samedi qui était mon jour de repos. Et le vendredi où il a quand même eu du soleil. Bon, d'accord, il a fait moche le jeudi et le dimanche; mais c'étaient les jours de longs trajets.

Trèfle de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un carré de luzerne [Fernand Raynaud], la vraie raison du voyage était d'aller rendre visite à mon père en Bretagne et j'ai profité du départ de Henri et Bernadette pour le Portugal pour me joindre à eux le premier jour et rouler en leurs compagnies. Cela me faisait faire un petit détour par l'Auvergne mais cela rendait le voyage beaucoup plus agréable pour deux raisons: (i) j'avais une bonne compagnie et (ii) je redécouvrais des routes que je n'avais plus parcourues depuis mon enfance en rejoignant la Bretagne depuis l'Auvergne.

Jeudi 17 mai (fête de l'Ascension)

Départ de Montignies à 8h40 en compagnie d'Alberto. Et oui, ce diable d'Alberto a décidé en dernière minute de se joindre à nous pour une partie de la journée. C'est donc sous un ciel bien gris et une bruine persistente que Henri, Bernadette, Alberto et moi avons pris le chemin du sud. J'avais proposé à Henri de rouler devant pour le soulager un peu de cette tache qu'il accomplit si souvent lors de nos sorties. Comme le temps ne se prêtait pas trop au tourisme, nous avons filé droit vers le sud pour un premier arrêt à Vitry-le-François où nous avons diné et où Alberto nous a payé l'apéro !

Pendant l'heure du repas, la météo s'est un peu améliorée et nous sommes repartis vers 13h15 sur des routes sèches mais sans Alberto qui devait remonter en Belgique. D'après ses dires, enfin son SMS reçu le soir, il a fait bonne route avec un temps plus ou moins sec ce qui ne fut pas le cas pour nous qui continuions vers le sud. Après un parcours sans histoire, si ce n'est quelques déviations en manque de signalisation, nous sommes arrivés à la chambre d'hotes du Mayet de Montagne un peu avant 19h00 et bien trempés.

Première constatation concernant la DL650: aucun problème particulier dû à la pluie. Je n'ai pas observé de comportement bizarre et la protection est bonne même si ce n'est pas le top au niveau des jambes. En tout cas, c'est beaucoup mieux que la Cagiva car en arrivant à destination, je n'avais que les pieds trempés; le reste du corps était sec grâce en partie aux vêtements mais grâce aussi à la DL650.

Nous avons été très bien accueillis au Couturon par Christian et Mireille Monat donc c'est sans hésitation que je recommande ce lieu où on trouve aussi une excellente table d'hôtes, simple mais de très bonne qualité. L'ambiance autour de la table était très bonne malgré la présence d'une habituée qui partageait ses opinions sans vergogne.

Vendredi 18 mai

Nette améloriation sur tout le territouâââre [Météo France] qui laissait envisager une journée de moto plus qu'agréable. Il aura fallu attendre de quitter l'Auvergne pour en effet retrouver le soleil. Pareil pour Henri et Bernadette qui filaient plein sud pour rejoindre Narbonne tandis que je prenais la direction de la Bretagne.

Encore une fois, le parcours fut sans histoire. Cette moto est vraiment très agréable et je ne lui ai pas encore trouvé de défaut sérieux. Je roule à environ 120 compteur sur les petites départementales en poussant quelques pointes jusqu'à 130 ou 140 quand la route est bien dégagée. Sur les quelques tronçons de grosses routes nationales, je me suis aperçu qu'on peut compter sur un radar tous les 100 kms, sans tenir compte des radars fixes ! Ce vendredi, sur la N149 entre Parthenay et Bressuire, j'ai été "suivi" par des gendarmes à jumelles, heureusement sans conséquence car j'avais été averti par une bonne vingtaine d'automobilistes.

Comme écrit plus haut, une partie de mon itinéraire retraçait la route que je faisais il y a 40 ans quand, de Clermont, nous partions à Vannes pour passer nos vacances en famille . Si les grands axes ont fort changé depuis, les petites routes et les petites villes n'ont quant à elles pas subi de modifications majeures. Je me suis arrêté à plusieurs reprises pour admirer le paysage.

Samedi 19 mai

Jour de repos et la plus belle journée de ce long week-end...

Dimanche 20 mai

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie, De l'eau de là-haut [Véronique Sanson] Voici sans aucun doute la journée la plus remplie depuis que je roule à moto !

Tout a bien commencé vers 8h40 quand j'ai quitté Sarzeau pour un parcours de 740 kms en direction de la Belgique. J'avais prévu le coup en faisant le plein la veille étant donné que les pompes à essence sont très difficiles à trouver les dimanches et jours fériés en France. J'avais même été chercher sur internet la liste des pompes à essence ouvertes le dimanche tout au long de mon itinéraire... Mais c'était sans compter sur ma bêtise et le manque d'infrastructure pour les étrangers.

Les premiers 300 kms se sont très bien passés: j'avais roulé à du 90+ de moyenne sous un ciel gris mais sec et malgré quelques rallongis involontaires dûs à des mauvaises signalisations, je respectais mon road-book. A la sortie d'Alençon, je vois une pompe à essence ouverte mais comme je ne suis pas encore sur la réserve, je continue ma route en direction de Verneuil sur Avre où doit se trouver une pompe à essence ouverte (sur la N12). A environ 310 kms au compteur, je passe sur la réserve de 4,5 litres - pas de pompe à essence sur la route. Quelques kilomètres plus loin, je passe sur la réserve de 3 litres - toujours pas de pompe à essence ! Je commence à m'inquiéter et il commence à pleuvoir. Ca fait maintenant 90 kilomètres que je suis sur la réserve et pas de pompe à essence sur la N12 ! Bordel de m...., qu'est-ce qu'ils foutent ces français ? Manquerait plus que je tombe en panne d'essence sur cette route. Aussitôt dit, aussitôt fait: le moteur ratatouille et puis s'arrête. J'ai à peine le temps de trouver un bon endroit pour me garer sur le bord de la route.

Et maintenant, que faire ? Il pleut et les véhicules qui passent en rajoutent en m'éclaboussant à chaque passage. Heureusement, je me souviens des pubs à la télé (118 712, etc.) et téléphone aux renseignements. J'explique mon cas et la standardiste (c'est toujours comme ça qu'on les appelle ?) dit qu'elle va m'envoyer des SMS avec les numéros de dépanneurs locaux. Dix minutes plus tard, je n'ai toujours rien reçu. Je retéléphone et obtiens cette fois-ci le numéro en direct que je compose de suite: je tombe sur un peï qui n'est pas du tout dépanneur ! Je reretéléphone aux renseignements qui me conseille cette fois-ci d'appeler la gendarmerie. Je compose donc le 17 et explique mon cas encore une fois. Une charmante voix prend mes coordonnées et dit qu'un dépanneur viendra à mon secours. J'explique bien que je n'ai besoin que d'un peu d'essence... Quinze minutes plus tard, pas de nouvelles du dépanneur; je rétéléphone à la gendarmerie pour demander si un dépanneur a été trouvé et on me répond, toujours aussi cordialement, que le dépanneur arrive avec un jerrycan d'essence et devrait arriver dans une quinzaine de minutes. Tout ça sous la pluie et dans le bruit des véhicules qui passent à du 120 !

Et de fait, le dépanneur arrive pendant que je fais les cent pas. En cinq minutes je suis sauvé et toute l'opération a pris un peu plus d'une heure mais m'a coûté une petite fortune que j'ai honte d'inscrire ici. Le prix de ma bêtise est très élevé, je n'en dirai pas plus. Je suis donc reparti après m'avoir fait indiqué la pompe la plus proche, soit à peine 10 kms de plus sur la N12. On peut dire que je n'ai pas eu de chance. Intérieurement, je me demande ce qu'il pourrait encore m'arriver: un pneu crevé peut-être ? Chut, tais-toi Françpis, tu vas attirer le mauvais sort !

Et bien, malgré ce facheux contre-temps, je n'ai pas perdu le moral et je suis sûr que c'est en partie grâce à cette bonne DL650 qui a fait ce qu'elle a pu. En fait, c'est la caboche du conducteur qui aurait bien besoin d'une petite révision. Le reste du voyage s'est très bien passé. J'ai eu des moments de temps secs mais la pluie s'est intensifiée à l'approche de la Belgique. Une petite déviation dûe à une brocante à Saint Quentin m'a forcé à prendre sur Guise plutôt que sur Le Cateau et, curieusement, je me suis arrêté pour faire un dernier plein avec seulement 256 kms au compteur. Je n'ai pas attendu de passer sur la réserve...

Je suis arrivé un peu après 20h00 à la maison et avec plus de 800 kms ajouté au compteur, pas trop fatigué et pas du tout de mauvaise humeur. En fin de compte, ce sera une bonne histoire à raconter à mes petits-enfants. Et j'ai au moins appris qu'il ne faut pas espérer faire plus de 90 kms sur la réserve de la DL650 qui, entre nous, est une très bonne moto, au cas où je ne l'aurai pas encore dit.

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