Le sud en mai (road-book)
Totalisateur: 45 221Partiel: 650

Samedi 20 mai 2006

Départ tôt de la maison pour rallier Couvin et arrivé le premier vers 8h30 après un trajet sous la pluie. Je discute avec un petit groupe de motards qui se sont aussi donnés rendez-vous sur la place. Malheureusement, les cafés ne sont pas encore ouverts donc il faut rester dehors dans la pluie. Henri et Bernadette arrivent sur leur Tiger vers 8h45 suivis de quelques minutes par Alberto sur la DL 650. Philippe (Pan European) et Jacques (KLE 500) seront légèrement en retard et nous prenons la route après un café offert par Philippe.

Il pleut, il pleut, il pleut... Pas bien fort mais sans arrêt. La matinée sera marquée par ce temps humide et froid en plus d'un vent violent qui soufflait en rafales; à plusieurs reprises, la Pan fut déportée sur la gauche sans grande conséquence heureusement. On ne regrette pas d'avoir enfilé plusieurs couches le matin. A hauteur de Ste.Ménehould, la Cagiva a commencé à montrer son désaccord à rouler sous une pluie battante en voulant me faire croire qu'elle refusait d'avancer ["Cagiva" ça ne voudrait pas dire "tétu comme un âne" en italien ?]. Le voyant de pression d'huile restait allumé un certain temps après avoir redémarré le moteur qui avait aussi tendance à caler. Mais un fois en route, tout allait bien...

Ce n'est qu'à partir de l'après-midi après un repas à Ligny-en-Barrois que le ciel s'est bien dégagé et que nous avons pu continuer sur des routes sèches mais toujours dans un vent violent qui ne s'est calmé que vers 17h00. Le voyant de pression d'huile ne s'est plus manifesté, à croire que c'était lié au temps humide. Henri a roulé devant presque tout le temps et ce n'est qu'à quelques kilomètres de Viriat que je suis passé en tête et que les problèmes ont commencé.

Depuis deux cents kilomètres environ, je sentais des vibrations dans le guidon et, en analysant ce phénomène tout en roulant, j'étais convaincu qu'un des plombs d'équilibrage de la roue avant avait dû se décoller à cause du temps humide. Ce phénomène ne prenait pas d'ampleur donc je ne m'en inquiétais pas trop jusqu'au moment quand j'ai cru détecter un bruit étrange venant de la roue avant. Après un petit à-coup dans le guidon, je me suis arrêté pour jeter un coup d'oeil sur ma roue avant mais nous n'avons rien vu. Je suis donc reparti doucement et, avant d'avoir pu faire dix kilomètres, le phénomène s'est reproduit et amplifié: le bruit devenait grave et les à-coups dans le guidon devenaient inquiétants. Je me suis arrêté devant un garage à Marboz et les copains ont pu constater le bruit (je suis sur qu'il croyait que je divaguais).

Bien que nous n'étions qu'à une dizaine de kilomètres de notre point de chute, c'est justement pour ça (pour ne point chuter) que j'ai préféré abandonner la moto sur place et continuer comme passager. J'avais déjà eu cete petite blague l'année d'avant (voir log book - entrée du 14 mai 2005), et les dégats pourraient être très sérieux si je continuais. Jacques a d'ailleurs remarqué des fragments métalliques anormaux près de l'axe de roue avant; j'espère que les dégats ne sont pas déjà trop importants.

Une femme charmante (et belle) qui prenait un verre au garage Gambey m'a gentiment proposé de garer la moto chez "les parents" à 20m du garage en me rassurant qu'elle y serait en sécurité. Après avoir tout vérouillé, je suis reparti en passager sur la Pan avec Alberto qui portait mon sac de 50 kilos sur son dos. Malgré mon appréhension (je n'aime pas rouler comme passager) nous sommes arrivés à destination sans encombre et j'avoue que la Pan est une moto très confortable. Avant de passer à table, j'ai téléphoné à Europ Assistance pour savoir quelles étaient mes options dès le moment où je me faisais dépanner. Le repas du soir était excellent et la compagnie m'a bien aidé a oublier mes problèmes.

La suite n'a plus sa place sur cette page puisque mon voyage à moto s'est terminé ici.

Quelques photos de la balade:

Comme vous pouvez le constater, la bonne humeur régnait au Moulin de Champagne. Et si vous voulez vraiment savoir comment s'est terminé mon voyage, vous pouvez continuer votre lecture.

Dimanche 21 mai 2006

Le mari de la patronne, Jean-Michel, m'avait laissé espérer un dénouement heureux à mon histoire de panne. Malheureusement, le voisin mécano était absent et je m'en suis donc remis aux bons soins de Europ Assistance pour me dépanner... un dimanche !

Après avoir souhaité bonne route aux copains qui continuaient le voyage, j'ai arrangé avec Europ Assistance qu'un dépanneur vienne me chercher pour qu'on aille ensemble récupérer la moto et attendre le verdict du dépanneur pour la suite des évènements. J'ai attendu jusqu'à midi pour que le dépanneur arrive avec son camion; apparement, j'aurais mal épelé le nom du village où je me trouvais et le dépanneur est parti à 50 kms au nord-ouest (je viens de chercher sur via-Michelin un patelin "Viria" et je n'ai pas trouvé !). Bref, déjà une demi-journée de perdue ainsi que l'espoir de retrouver les copains le soir à Gap.

Comme il n'était pas sur que les garages motos où il était possible de faire réparer soient ouverts le lundi et comme je devais être rentré à la maison le mercredi soir, il a été convenu avec Europ Assistance que la moto serait rapatriée et que je continuerai mon voyage en voiture de location. Malheureusement pour moi, impossible de trouver une voiture de disponible un dimanche et j'ai dû passer la journée et la nuit à Bourg-en-Bresse. Et je me suis fait ch... malgré la promenade à pied en ville et le tour de l'église ("Eglise de Brou de style gothique flamboyant (XVIe s.), une des merveilles artistiques de France (jubé de pierre, très belles stalles, retable des 7 joies de la Vierge, vitraux, tombeaux de Marguerite de Bourbon, de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche)" dixit l'office de tourisme de Bourg-en-Bresse). En fait, je pensais aux copains qui faisaient un beau voyage sans moi. Et comme vous pouvez le voir sur le photos, il faisait beau !

Quelques photos de la journée:

Lundi 22 mai 2006

Réveillé dès 7h00, j'attends avec impatience le coup de fil de Europ Assistance qui doit me trouver une voiture de location. A 8h30, n'y tenant plus, je leur téléphone pour savoir quoi. Ils cherchent... Après plusieurs coups de fils et des attentes qui me semblent interminables, je me mets au volant d'un Renault Clio diesel chez Europcar. J'envois un SMS aux copains pour les informer et je prends la route direction Narbonne. J'avais eu bien le temps la veille pour rédiger mon road-book qui me faisait traverser l'auvergne (voir road-book) et j'avais un peu moins de 600 kms devant moi.

La traversée de Villefranche est un peu pénible mais une fois sur route ouverte, la Clio montre ce dont elle est capable. Pas mal pour une petite diesel (75 cv). Dès le départ, j'avais remarqué une sonorité très élevée mais n'ayant jamais conduit de Clio auparavant, je pensais d'abord que c'était dû à une insonorisation bon marché puis j'ai vite compris qu'il y avait un plat sur un des pneus. Comme j'avais eu du mal à obtenir cette voiture, j'ai préféré continuer ma route plutôt que d'aller réclamer une voiture de remplacement, au risque de tout perdre !

En entrant dans le Massif Central, la pluie annoncée comme orageuse à la radio a commencé. J'ai donc eu droit à me faire doucher mais pour une fois je suis resté au sec :-) A Issoire, le beau temps est revenu et ne m'a plus quitté jusqu'à mon arrivée près de Narbonne. Ma moyenne horaire qui tournait autour des 65 km/h a fait un bon spectaculaire dès que j'ai pris la A75. J'aurais bien voulu m'arrêter pour prendre des photos du viaduc de Millau mais il n'y a pas encore de parkings aménagés sur la A75. Grosse erreur car je suis certain que beaucoup de touristes voudraient faire une halte.

Après le viaduc, j'ai repris les départementales pour traverser les montagnes noires (je crois que c'est comme ça qu'on les appelle dans la région) sans plus m'arrêter. Les routes sont géniales pour la moto... et un peu moins en voiture mais j'ai quand même pu m'amuser un peu sans risque d'être radarisé et tout en m'accoutumant à la petite Clio qui cache bien son jeu. J'avais annoncé aux copains que je risquais d'arriver tard, vers 20h00, et je ne voulais pas trainer en route. En fait, je suis arrivé à la chambre d'hôtes vers 19h00, bien avant les copains qui se sont un peu perdus et ne m'ont rejoint que vers 21h40.

Le repas fut assez simple mais très bon; la cuisinière est une amie de Nicolas, le fils de Henri et Bernadette, qui avait recommandé le coin.

Mardi 23 mai 2006

Ce mardi, Alberto et moi devions prendre le chemin du retour vers la Belgique, un retour programmé en deux jours car passant, encore et toujours, par des petites départementales. En attendant Henri, Bernadette et Nicolas, j'ai contacté Europcar pour leur signaler que les deux pneus arrières avaient un plat. Ils m'ont conseillé de changer les roues mais je leur ai fait remarqué qu'il n'y avait qu'une seule roue de secours et que deux roues avaient un pneu défectueux ! Ils m'ont alors proposé de changer la voiture sur mon parcours et je devais attendre un coup de téléphone de leur part pour savoir si une voiture serait disponible à Figeac.

Après l'arrivée de H, B et N, Alberto et moi avons dit aurevoir au groupe qui restait encore quelques jours dans le sud (c'est-à-dire H, B, N, Philippe et Jacques) et nous sommes partis vers le nord. Après 100m, nous nous sommes perdus dans le patelin de Bize Minervois et nous avons tourné en rond en cherchant désespérément la sortie. Note seule moyen d'évasion fut de prendre la route que j'avais empruntée la veille en arrivant... la honte ! Bref, j'ai pris la tête et Alberto me suivait pour retrouver le road-book à Saint-Pons puis direction nord-ouest pour rejoindre les gorges de l'Aveyron.

Il n'y a rien de particulier à signaler pour la journée: nous avons suivi le road-book plus ou moins fidèlement en faisant les corrections nécessaires quand la signalisation routière nous trompait; Alberto a roulé devant assez longtemps; nous avons (bien) mangé pour 12 euros dans un routier sympa et nous sommes arrivés à notre hotel un peu après 19h00 et après avoir ralenti la cadence à cause de mes pneus. L'hotel "le Golf du Limousin" à Auphelle est dans un cadre pittoresque et n'est pas trop cher: 46 euros en demi-pension. Après un très bon repas pendant lequel nous avons pu admirer un bel arc-en-ciel, Alberto m'a aidé à changer la roue arrière droit sur la Clio car le pneu commençait à s'user méchamment. Au fait, Europcar ne m'a jamais rappelé pour dire quoi à propos d'une voiture de remplacement à Figeac.

Quelques photos de la journée:

Mercredi 24 mai 2006

Dernier jour du voyage et un peu plus de 600 kms pour rentrer. Alberto et moi sommes d'accord pour partir de bonne heure afin d'avaler le plus possible de kilomètres avant midi. Dès le départ, les routes sont très roulantes et très agréables pour la moto, selon les dires d'Alberto. Par contre, la température est plutôt basse pour la saison: 4°C à 9h00 ! Et même si ça s'est un peu réchauffé la journée, il a fait froid pour un 24 mai.

Rien de spécial à signaler; nous avons roulé "normalement" sur des routes parfois désertes. Les traversées de ville étaient un peu embêtantes car on ne trouve pas toujours la signalisation appropriée mais on ne s'est jamais perdu. Alberto a roulé plus souvent devant que derrière et je ne sais pas s'il faisait un effort spécial pour ne pas me semer mais je n'étais jamais très loin derrière avec ma petite Clio.

Pour midi, nous nous sommes arrêtés à la cafétaria d'un Leclerc que je vous conseille vivement de ne pas fréquenter. Même moi qui ne suis pas difficile côté bouffe, j'ai trouvé ça dégueulasse et, fait extraordinaire, je n'ai pas réussi à finir mon assiette. Le dernier tronçon de route commune était un peu moins intéressant car nous avons eu plus de traffic sur des routes susceptibles de voir pousser des radars (les fleurs du mal). Je me suis arrêté avant Reims pour dire aurevoir à Alberto et en lui expliquant bien, pour la ènième fois, qu'il devait prendre à droite sur la A4 direction Metz tandis que je prenais la direction inverse, c'est-à-dire à gauche direction Paris pour biffurquer ensuite sur Lille. Une fois sur la A4, quelle n'a été ma surprise de pouvoir admirer dans mon rétroviseur le double phare de la DL d'Alberto qui filait, comme moi, sur Paris. Il s'est rendu compte de son erreur après 5 ou 6 kms et est sorti pour faire demi-tour. Mais il faudra qu'il m'explique ce qui lui est passé par la tête (pour l'instant, la réponse est "rien").

Il me restait 189 kms d'autoroute pour arriver à Lille. Le trajet a été calme jusqu'à 20 kms de la métropole où les bouchons ont commencé. J'ai fait le plein dans une station avant de rendre la voiture à la gare de Lille Europe puis je suis allé acheté mon billet de train pour Bruxelles. Coup de bol, un Eurostar passait par là et j'ai juste eu le temps de déguster un sandwich avant d'embarquer à 19h32 dans le 9148, voiture 15 place 16. Quarante minutes plus tard je me retrouvais au guichet de Bruxelles Midi pour acheter mon billet de train pour Ottignies. Deuxième coup de bol, un train direct était en partance dans cinq minutes. A 21h07, je sortais de la gare d'Ottignies et voyais en même temps ma femme qui arrivait pour me récupérer. A 21h30, j'étais à la maison.

Quelques photos de la journée:

Jeudi 25 mai 2006

Aujourd'hui, c'est l'Ascension et je profite de ce jour de congé pour écrire mon compte-rendu. J'ai eu beaucoup de temps ces derniers jours pour réfléchir et j'ai pris les décisions suivantes:

  1. je vais faire réparer la Cagiva et, peut-être, changer de garagiste... Aux dernières nouvelles, la Cagiva devrait être rapatriée le 30 mai seulement
  2. je vais me reprogrammer un "voyage de l'année à moto" vu que celui-ci a été plutôt raté pour moi
  3. je vais mettre la 2CV en vente pour financer aussi bien la réparation que le voyage

Je remercie les copains de ne pas s'être moqué de moi et de ma Cagiva. Sans doute avaient-ils pris pitié de moi. Je les remercie aussi de m'avoir aidé lors de la panne. Quand la Cagiva sera réparée et qu'elle n'aura plus de problème, je leurs paierai un repas (je suis tranquille, ce n'est pas pour demain). Je dois aussi remercier d'autres personnes qui m'ont bien aidé: la charmante femme du garage Gambey à Marboz qui a proposé d'héberger la moto et Monsieur et Madame Famy du Moulin de Champagne qui m'ont supporté le dimanche matin.

D'autres photos du voyage

Heureusement, d'autres ont pu faire le voyage dans son entièreté... et à moto (si, si). Voici donc les liens vers les albums photos de Henri et d'Alberto.

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